Ah
chaque soir
fidèlement
tu dénoues
le fil
tu enlèves
l'étoffe
tu défais
ton travail quotidien
pauvre reine
Pénélope!
Ah
cela fait
près de dix ans
que ton mari
en larmes
Ulysse
a vogué
vers Troie
et depuis
ton roi d'Ithaque
n'est jamais revenu
et tu l'as laissé partir
et tu sanglotes
pauvre reine
Pénélope!
Ah
tu l'imagines
naufragé solitaire
ou
invité chez Hadès à un riche banquet
ou
dans les bras d'une nymphe au bras blanc
ou
embrassant
un joli roi de
Sicile
aux boucles brunes
à la bouche purpurine
et aux yeux si beaux
violet ancolie
tu fulmines
trop
jalouse
tu cries
pauvre reine
Pénélope!
Ah
plus
sûrement
te rassures-tu
il pleure
te regrette
ton foyer et toi
en ce moment
et tu gémis
et tu pries les dieux
de te le ramener
pauvre reine
Pénélope!
Ah
tu dois
pour ne pas le tromper
pour ne pas choisir un prétendant
refaire chaque jour
ton travail de tissage
mais ce soir
tu hésites
tu te rebiffes
amoureuse
pauvre reine
Pénélope!
Ah
il y a un si joli prétendant
et Ulysse t'est t'il fidèle lui?
Et ce soir
tu laisses ton ouvrage
tant pis
infidèle une nuit
et demain
je te plains
tu vas le voir mort
ton mignon prétendant
à terre
lys baignant dans le sang
et tu vas maudire le destin
il avait de si jolis yeux
vert tendre
et tu vas le pleurer
il avait de si jolies chevilles
en le voyant tomber sous les flèches
d'Ulysse
d'Apollon
et tu vas me maudire
de t'avoir choisie
aujourd'hui
pour un poème
pauvre reine
Pénélope!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.