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mercredi 31 mai 2017

Níkos Kazantzákis



Les enfants, qu’amènent donc les rois mages pour l’adorer à l’enfant Jésus?

De l’or …
- Bien Théodore !

De l’encens …
- Parfait Alexis !

De la myrrhe…
-Excellent Christophe!

Des graines de maïs..

-Hé quoi, Nikos
S’exclame le pope.

Il n’y a pas quatre rois mages
Guidés par l’étoile

S’exclame le prêtre

Il n’y a pas de roi mage
Venu des Indes d’Amérique

S’exclame l’ecclésiastique

Il n’y a pas de maïs
Avant 1492
En Terre Sainte

S’exclame l’homme consacré

La religion n’est pas un conte,
Tu es trop gourmand, ce sera ta dernière tentation
 Nikos au piquet!

Et si quand même
Du maïs en Terre Sainte
Pense l'enfant puni
Et si quand même 
Du maïs à l'époque de Jésus
Pense le conteur

 Níkos Kazantzákis

 

 


 

mardi 30 mai 2017

Notre Dame de la Recouvrance





Notre Dame de la Recouvrance
Pardonne-moi
J’en pleure toujours...


Seugne noire
Et bleus coquelicots  
Et prés verts
Et anguille violette
Et cheval candide
Et Soleil au calice orange
Et larmes roses
Dans tes yeux
Chien abandonné
Assis
Tchaou
Gisant
Sous la vierge païenne
Aboyant une dernière fois
Ne ferme pas ta porte
Mon ami
Ne m’abandonne pas
Poète au cœur mauve!

Notre Dame de la Recouvrance
Pardonne-moi
J’en pleure toujours...

lundi 29 mai 2017

1429

1429

En l’an 1429 j’aurai quel âge
S’interroge la petite fille….

1429

En l’an 1429 quel âge j’aurai
S’interroge la jeune mariée…

1429

En l’an 1429 quel âge j’aurai
S’interroge la veuve…

1429

En l’an 1429 quel âge j’avais donc ?

Bah

Sous la dictée d’Apollon
Tout luit de nouveau
Au soleil de midi
Tout va mieux
Sous la dictée d’Apollon

Se dit

Sereine enfin
Au seuil de la Mort

La dame retraitée du Monde


Enfin rassurée
Sous la dictée d’Apollon

Écrit

La vieille dame
Christine de Pisan

Le ditié de Jeanne d’Arc


« L'an mil quatre cens
vingt et neuf,
Reprint à luire li soleil »

Le bonheur!

Je lis
  Je mange 

  Pas de plus grand bonheur  
                       
Mon ami 

              Je mange
  Je lis 


Pas de plus grand bonheur 


 Dans la vie...


Le bonheur!

mercredi 24 mai 2017

Insolation



Quand je danse j’oublie tout, la guerre civile, la Fronde, les Parlements révoltés, les armées qui assiègent

Et je danse, et je danse, et je danse...

Quand je danse, j’oublie tout, la Régence, le Cardinal Mazarin, la tutelle, la guerre civile…
Et mes peuples en sont contents. 

Et ma mère en  est contente. Et j'en suis content.

Mon ami, allions l’utile et l’agréable, Bensérade, propose-moi donc un rôle dans un ballet puisque j‘y suis important.

Un dieu dont je porte le masque éternel…

Zeus ? Le roi des rois et le père des pères ?

Non j’ai un père auquel je ne veux pas rivaliser et je suis un roi très chrétien.

 Trop présomptueux…

L’Amour ?

Non,  il porte la discorde plus, mieux qu’un Parlement !

 Et les dames se méfieront !

 Et puis mon frère est plus beau que moi…

Hercule ?

Tu as vu comment je suis bâti!

Mercure ?

Je ne suis pas un voleur!

Mars ?

Trop belliqueux! Les princes étrangers se méfieront…Et il est trop sauvage..

Apollon, le dieu du Soleil, le dieu des arts?

( Le petit roi réfléchit )

Nous verrons mon bon Bensérade, nous verrons.

 Je vais rentrer, je crois avoir une insolation…

Bon présage, mon prince,  bon présage mon roi !

mardi 23 mai 2017

Les duvets du Printemps


Au Printemps

La neige
Candide
Duvète
De rose
Les fleurs de mai…

Au Printemps


Les fleurs de mai
Roses
Duvètent
De vert
Le parc de la Planchette…

Au Printemps


Le parc de la Planchette
Tout vert
Duvète
De pourpre
Le soleil…

Au Printemps


Le soleil
Pourpre
Duvète
D'or
Les balles de tennis…

Au Printemps


Les balles de tennis
Or
Duvètent
De marron
Les courts de terre battue…

Au Printemps


Les courts de terre battue
Marron
Duvète
De violet
La Seine…

Au Printemps


La Seine
Violette
Duvète
D'ocre
L’Ile de la Jatte…

Au Printemps


L’Ile de la Jatte
Ocre
Duvète
De mauve
L’âme des poètes…


Au Printemps

L’âme des poètes
Mauve
Duvète
Candide

Les neiges
Les fleurs
Les Parcs
Les soleils
Les balles de tennis
Les courts de terre battue
Les fleuves
Les iles

Les duvets du Printemps …

lundi 22 mai 2017

Caliméro Poète




Je sais
Je  larmoie trop vite
C’est trop facile
D’être Poète
Pour cela
Et j’erre triste
Dans la ville
Ou la campagne
Un baluchon rouge à la main
Une coquille d’œuf sur la tête
Mais très vite
Je reviens sur mes pas
Si Apollon m'en  prie
Quelques vers et je ris
Il est malin
Le dieu blond
Apollon
Pour me faire  changer
D’avis
Gentil Apollon…



Je sais
Je  larmoie trop vite
C’est trop facile
D’être Poète
Pour cela
Mais je ris
Aussi vite
Cela me sauve
Maudit Apollon
Il me distrait
A la main
Un verre de Champomy
Ou une tartine de Vache qui rit
Mon humeur varie
 Heureusement
Ou
Malheureusement
C’est ainsi
Dans les larmes
Ami ou ennemi
Dans les ris
Apollon…



Je sais
Je  larmoie trop vite
C’est trop facile
D’être Poète
Pour cela
Je pince les cordes de ma Lyre
Au gré de mon humeur
Ou du Soleil
Ou de la pluie
Ou du vent
Ou de ma mie
Ou de mes amis
Ou de ton inspiration
Je pleure et je ris
En même temps
Merci Apollon...


Je sais
Je  larmoie trop vite
C’est trop facile
D’être ton  Poète
Pour cela
Apollon
Mais aussi
Parfois ton mi
Est faux
Trop faux
Trop injuste Apollon
Corrige ta note
Quand même
Je suis ton Poète
Malgré toutes les adversités
Apollon 
Je te suis 
Malgré tout

Caliméro Poète….

Daltonien



Tache verte
Dans un champ  rouge

A la gare de Pons
Entre deux rails
Poussent
Malgré le temps
Entre deux rails
Grandissent
Malgré le train
Entre deux rails
Croissent
Entre deux rails
 Trois coquelicots
Dans l’herbe folâtre

Tache verte
Dans un champ rouge

Maudit Apollon
Je ne suis pas
Daltonien
A ce point !

vendredi 19 mai 2017

Léonard de Vinci




Cercle, carré, Homme de Vitruve
Néo-platonisme
Florence
Dieu
Les Médicis
Marsile de Ficin
Amour…

Que tout donc semble vain
Au réveil
Vanité des Vanités
Maudit Ecclésiaste…

O
Pas de plus grand Mystère cosmique
Que des boucles de cheveu
Ondulées
Pourtant
Soupire
Comique
Ce matin
A son Maître
Mal réveillé
Encore
Ebouriffé 
Déjà ingénieux

Léonard de Vinci…

mercredi 17 mai 2017

Le cas MARCO POLO



-          Qui est donc ce vieil homme mort ? Réponds tavernier !

Il vient depuis des années le matin et il passe la journée dans mon établissement.

Et il écrit, et il écrit et au bout d’un moment, il s’endort sur ses papiers.

 Et il dort, et il dort, et il dort et  au bout d’un moment il se réveille et il écrit et il écrit.

Une vie bien monotone somme toute…

-          Et il recevait de la compagnie ?

Jamais personne, monsieur le Commissaire,  sauf un marin génois ou corse qui venait parfois.

Pour se tenir éveillé il m’a donné ce type de substance. Il me demandait de brûler ces graines.

(le tavernier montre des graines de café).

-          Et il vous parlait ?

Non jamais, il se contentait juste  de sourire et de me dire bonjour ou au revoir. 

Parfois il marmonnait une phrase étrange.

« Qui ne l'a pas vu ne pourrait le croire »

Étrange !

-          Il vivait  de quoi ?

C’était un vieil homme distingué et fortuné, allez savoir pourquoi il adorait venir chez moi écrire.

Fréquenter une taverne, c’est étrange pour un patricien.

Il m’a toujours payé correctement en tout cas

A  la fin, il était lassé de tout, il n’écrivait plus rien, il se contentait de fixer le mur.

Attendez,  j’allais oublier, il m’a donné ces deux ouvrages  en gages.

Le premier je dois le remettre à la police à sa mort, il m’a pris pour un notaire apparemment.


 Un joli titre, le Livre des merveilles.

(Le policier examine l’ouvrage)

Le second, je dois le remettre au marin génois… Avec des jolies enluminures, il adorait peindre aussi, je l’ai laissé faire cela aussi.

-          Vous connaissez le nom du marin à qui vous devez le remettre ?

Oui un certain Colomb….

mardi 16 mai 2017

Jupiter et Sémélé

« C’est mêlé de crainte et d’effroi que le Peintre réalise son œuvre… »

Pérore une nouvelle fois le Maître dans son atelier, ce matin…


« C’est mêlé de Foi et de Raison que  le peintre réalise son œuvre… »

C’est mêlé, toujours ce c’est mêlé sourient les apprentis, ce matin.



« C’est mêlé au Monde et à ses pinceaux  que le peintre réalise son œuvre.. »

Toujours ce c’est mêlé…


« C’est mêlé à la peinture de genre et aux  portraits que le Peintre crée… »


Assez de ces anaphores se lamentent les disciples à la longue…




Mon bon Maître Picot avait bien raison 
 
Au bout du compte

Quel bon pédagogue 

C'est mêlé...

Peint ce matin en souriant

Se souvenant du bon temps passé
 

Jupiter et Sémélé


Gustave MOREAU.

lundi 15 mai 2017

Sigur Ros



Regarder le ciel pur
Ardemment
Sans ciller...

Regarder le soleil
Ardemment
Sang si y est...

Écouter Sigur Ros
Ardemment
 Cent ciliées….

jeudi 11 mai 2017

Acide…



Acide
1826
Acide
Vin blanc
Acide
Clarinette
Acide
Équilibre
Acide
Vingtaine
Acide
Carl Maria
Von Weber 


Acide…

mercredi 10 mai 2017

Selma Ottilia Lovisa Lagerlöf sourit.




Alors madame, vous êtes donc venue en Scanie chercher  l’inspiration ?

-Oui Monsieur le Pasteur. L’Association nationale des enseignants m’a commandé un ouvrage de géographie sur notre beau pays mais je n’ai guère d’inspiration,

Le Pasteur méditatif  hoche de  la tête

J’ai arpenté la Suède, j’ai fait plein de photographies de lacs, de vallées et de forêts, j’ai recueilli plein de récits, j’ai lu plein de contes et d’ouvrages de zoologie… Mais pour l’instant rien. Je peine, je sèche…

Le Pasteur  dubitatif propose du café.

Je ne sais par quoi commencer.

La tasse fume.

Eviter le ton pédant rébarbatif, créer un beau conte, mettre la culture populaire en avant, créer une épopée…mais comment commencer ?

Le Pasteur cherche sa pipe et l’allume.

Et vous, Monsieur le Pasteur, comment se comportent vos ouailles ?

- Bah, ils sont comme ils sont, entre le Bien et le Mal, entre le blanc et le noir,  que des variétés de gris…. Tiens,   je vais  vous soumettre un cas intéressant. Connaissez-vous la famille Holgersson  dans le village ?

Holgersson ?

- Ils ont un fils sage comme une image, toujours gentil, toujours serviable, jamais murmurant.  Levé dès l’aube, jamais paresseux, gentil avec les animaux et ses congénères. Un bon élément à l’école par ailleurs. Un enfant parfait.  Figurez-vous que la mère est venue s’en plaindre.

Ah bon ?

- Mon fils est trop bon et trop sage, je suis inquiète, elle m’a dit.   Il ne va jamais se débrouiller dans la vie. Aguerrissez le donc, ne lui parlez plus de justice et de bonté, traitez le avec brutalité, la vie est cruelle.

Le Pasteur s’est levé et  tout en parlant remplit deux écuelles de lait.

Vous avez deux chats ?

Le chat qui dormait  s’étire brusquement.

- La première écuelle est pour le chat, la seconde pour…

Le Pasteur rougit. L’écrivain a compris.


Monsieur le Pasteur,  vous l’homme de Dieu,  vous croyez encore  aux tomtes ?

- L’on ne sait jamais, vous savez, les nisses sont susceptibles…Tenez, regardez à la fenêtre,  voilà le petit Holgersson dont je vous parlais, guidant les oies dociles de sa famille…


Selma Ottilia Lovisa Lagerlöf sourit.

mardi 9 mai 2017

Emmanuel Kant


La routine
L’esprit de Dieu
La routine
L’esprit du Temps
 Avec Raison
La routine vainc tout ! 

Souffle
Heureux
 Dans sa pipe
Des nuages roses
Souffle
Heureux
Les pieds sur son sofa bleu
Souffle
Heureux
Dans son petit salon
Souffle
Heureux
Dans sa petite ville
Souffle
Heureux
Philosophe
Dans le monde entier
Heureux
Souffle
Dans sa pipe nacrée
Des nuages mauve
Souffle
Heureux
Dans la tasse de café
Vide 
Heureux
Souffle
Près de Dieu
Au souffle
Si routinier
Comme lui
Sa créature
Souffle
Heureux

Emmanuel Kant

Mai Pourpre M’encoquelicote…








Mai

Pourpre


M’encoquelicote…

vendredi 5 mai 2017

IVAN IV



Le ton est véhément et décidé.

-          Non, non et non, Pope,  je ne remonterai pas sur le trône.

. Le vieil homme courbé s’est  brusquement redressé.

Dehors,  une foule  grondeuse entoure le monastère.

Le froid persiste ;  malgré le calendrier, c’est le mois de Mai pourtant.

Les arbres encore en fleur tremblent sous la neige, le soleil morne et le vent glacial.

-           J’ai tué et massacré.  Des familles entières sont mortes de faim et de froid à cause de moi. J’ai été injuste envers la veuve et l’orphelin. J'ai étranglé des enfants de treize ans de mes propres mains.  Je ne bâtirai jamais assez de cathédrales et d’églises pour me laver de mes péchés et de tout ce sang, donc je me suis replié ici dans ce monastère. Ne me demandez plus  rien, je n’appartiens plus à ce monde.

Vous êtes le Tsar. Vous êtes le fléau de Dieu. Vos sujets ont besoin de vous. Nous sommes menacés.


-            Je ne mérite rien d’autre que le silence d’avant la mort. Laisse moi Russie, laisse un fantôme! Ce n’est pas à toi mon peuple de disposer de mon globe par ailleurs.

 Ton peuple est aussi pécheur que toi, Tsar. Tu es trop orgueilleux, Prince.  Crois-tu être le seul à avoir défailli ? Reste humble. Si je te le prouve demain,  tu recouvres le pouvoir ?

-          L’on verra !

Le Pope a harangué la foule ce matin.

Ils se sont mis à la tâche alors.

Femmes, enfants, vieillards n’ont pas chômé aujourd’hui.

Tous les arbres en fleur autour du monastère sont à terre dans la journée.  

Estropiés, éventrés, déracinés…

Les fleurs  trempent dans la boue écarlate des chemins et des champs.

 Que le peuple est terrible

Murmure le Tsar ce soir....


Le Printemps revient depuis une semaine, le peuple est content, 

dans une semaine Ivan IV revient à Moscou.

mercredi 3 mai 2017

Comme cela



Un jour
Comme cela
Apollon ne me guidera plus…

Un jour
Comme cela
La mer sera lac
Plus de vagues
Ni de tempêtes
Ni d’ouragan
Ni de caravelles
Lourdement chargées
D’or et d’argent…

Un jour
Comme cela
Sur l’ile déserte
Le dauphin
Mouillé
Abandonnera
Le marin
Esseulé
Définitivement….

Un jour
Comme cela
A la lumière de la Lune
Le jour
Sera
Nuit
Et
La Nuit
A la lumière du Soleil
Sera jour
Pour toujours…

Un jour
Comme cela
Sur  le seuil de l'entrée
 La porte massive et  lourde
Se fermera
A mon nez
A jamais…

Et j’errerai
Comme cela
Tout d’abord
Dans la Cité
Désolé
Ma lyre cassée
Hagard
Seul
Abandonné
De mon dieu
Les cheveux en désordre
Et l’on n’y entendra plus
Que mes cris
Dans l’Agora…

Et devant la porte fermée
Ensuite
Pour toujours
Comme cela
Je déposerai
Ma couronne de laurier
Défraichie
Dans la poussière
Ma lyre désaccordée
Sur la plage déserte
Vers, quatrains
Sur le sable mouillé
Et seul
Comme cela
Se frottera
A moi
Quand même
Le chat angora…


Et
Sur les marches mouillées
Enfin
Comme cela
J’attendrai la Mort
Las
Et je me souviendrai
Comme cela
Des joies d’antan
Et des chagrins d’hier
Et l’écho me transportera
Désabusé
Les récitations de mes poèmes
Et sur les marches
De mon palais ruiné
Je verserai
Des larmes
Sur l’ingratitude
De mon dieu
Sur l’inconstance d’Apollon
Qui
Comme cela
Pour les faire grandir
Un jour abandonne ses Poètes
Comme les chiens 


Comme cela…

mardi 2 mai 2017

BACH


Bercé café
B-A-C-H
L’enfançon fugue sur les quatre notes de musique
si la do si
..

Café bercé
B-A-CH
L’apprenti fugue sur les quatre notes de musique
 si la do si

Bercé café
B-A-C-H
Le compositeur fugue sur  les quatre notes de musique
 si la do si

Café bercé
B-A-C-H
 Derniers instants sur ses quatre notes de musique
si la do si
BACH

Que mon café est amer ce matin!