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mercredi 11 octobre 2017

La Genèse de CAMUS



-          Que la colle est froide et opaque…

L’enfant,  les cheveux humides,  contemple une goutte de glu qu'il vient de déposer sur son doigt.

Opaque, vampire elle refuse le soleil  tyrannique de Midi.

Glaciale, elle guillotine ses sens.

Sur le parvis de l’église s’argentent les mariés.

Tranquille, mesuré dans ses gestes, étranger à tout, le photographe, tout de noir vêtu,  met son appareil à l’ombre.

Au ciel bleu, peste, brille la pointe de la lance du suisse.

Les plantes grasses verseaux suffoquent dans la chaleur de midi.

-          La  glu est si froide et opaque...

 Le curé houspille ses enfants de chœur rubiconds

« ll y  a un moment pour tout et un temps pour toute activité sous le ciel:»

L’Ecclésiaste, il cite l'Ecclésiaste  se dit l’enfant éveillé.

Clic la photo est prise.

 La noce se disperse….


Bien plus âgé

Dans son âme

Le Poète  la sent toujours quand il œuvre

Toujours adulte

Sur son  doigt

Il la sent

La goutte

Malgré la vie, malgré  la mort

Dans son cœur

Malgré le soleil noir qui envahit les ruines

Il la sent toujours 

La goutte

Sur son doigt

Le chevalier des arts

Dans ses cheveux

Toujours

Il la sent

Camus

La goutte de glu froide et opaque.
 


 « Ici même, je sais que jamais je ne m’approcherai assez du monde. Il me faut être nu et puis plonger dans la mer, encore tout parfumé de essences de la terre, laver celles-ci dans celle-là, et nouer sur ma peau l’étreinte pour laquelle soupirent lèvres à lèvres depuis si longtemps la terre et la mer. Entré dans l’eau, c’est le saisissement, la montée d’une glu froide et opaque, puis le plongeon dans le bourdonnement des oreilles, le nez coulant et la bouche amère – la nage, les bras vernis d’eau sortis de la mer pour se dorer dans le soleil et rabattus dans une torsion de tous les muscles; la course de l’eau sur mon corps, cette possession tumultueuse de l’onde par mes jambes – et l’absence d’horizon. Sur le rivage, c’est la chute sur le sable, abandonné au monde, rentré dans ma pesanteur de chair et d’os, abruti de soleil, avec, de loin en loin, un regard pour mes bras où les flaques de peau sèche découvrent, avec le glissement de l’eau, le duvet blond et la poussière de sel."


 http://romeojuliette.blog.lemonde.fr/2012/12/26/albert-camus-lhomme-sensuel/

1 commentaire:


  1. SAINT SEIYA VIOLIN [HYOGA VS CAMUS] Erick Milton
    https://www.youtube.com/watch?v=-0zoRz_EIzM

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