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vendredi 31 mars 2017

La Genèse de Machiavel



- Montre moi ton dessin ! Montre moi ta chimère!

Les enfants, les mains et les joues charbonnées,  sur  la grande Place  de Florence, assis par terre dans la poussière, détaillent leurs esquisses.

-          Moi j’ai fait une chimère classique, un corps de  lion,  une tête de chèvre sur le dos et une queue de  serpent.

     Bien!

- La mienne est un  monstre à trois têtes,   l'une de lion, l'autre de chèvre, la tierce de serpent.

Pas mal!

-          Moi,  c’est un sphinx.

- Tu aurais pu mieux faire! Niccolo, montre nous donc ta chimère !

L’enfant en question serre frénétiquement sa pierre noire dans la main gauche, son esquisse froissée dans la main gauche

- Allez à ton tour, ne sois pas timide.

- Un lion et un renard mélangé!

- Bon c’est bien dessiné,  il faut le reconnaître, tu as visité le zoo de Florence, ton lion est bien croqué, le renard aussi. Mais c’est hors sujet, pour une chimère il faut un alliage de trois animaux.

- Pas vraiment une chimère, rien de terrifiant.

- Tu l’as nommée Niccolo ? Je n’arrive pas à lire ton écriture.

-          Princeps, le Prince des chimères.

Les enfants s’esclaffent de rire  

- Autant faire une chimère avec un agneau et un chaton.

- Tu es bien orgueilleux Niccolo. La chimère déteint sur toi.

- Bah ne pleure pas Niccolo, tu ne peux pas gagner à chaque fois!

- Bon,  c’est l’heure de rentrer à la maison. Demain une autre compétition…

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Sur la grande place de Florence déserte, un enfant seul tourne sur lui et  souffle aux pigeons désœuvrés. 

Et pourtant, ils ne le savent pas encore, ma chimère est la plus terrifiante des chimères!

mercredi 29 mars 2017

William Golding



Sur la grande plage déserte de Cornouaille
Que des coquillages  et des cailloux
Et des conques
Éternellement blanches
Au pied des grandes falaises

Que le silence et la mort ...


Sur la grande plage déserte de Cornouaille
Que des coquillages  et des cailloux
Et une conque
Éternellement blanche
Au pied des grandes falaises

Qu’un souffle maintenant fait vibrer…

-William cesse tes bêtises…Regarde, tu t’es blessé…Tais-toi, tu n’as pas la parole !

Sur la grande plage déserte de Cornouaille
Que des coquillages  et des cailloux
Et une conque
Ensanglantée
Au pied des grandes falaises
Que les mouches déjà picorent
 Éternellement

Pour William Golding

lundi 27 mars 2017

Dans ma poésie Chantent le glas et les cloches de Pâques


Dans ma  poésie
Chantent  le glas et les cloches de Pâques
Sans le glas, pas les cloches de Pâques, c’est le printemps
Sans les cloches de Pâques, pas de glas, c’est le printemps

Maudit taon…

 Dans ma poésie
Chantent  le glas et les cloches de Pâques
Et je souhaite tant
 Ne pas  l’entendre ce  damné glas, c’est le Printemps
Et je souhaite tant
N’écouter qu’elles sonner  joyeuses Pâques, c’est le Printemps

Maudit taon !

Dans ma poésie
Chantent  le glas et les cloches de Pâques
Et parfois lassé
J’abandonne les morts et les fantômes
Qui me hantent trop
Je me promène, j’aime tant
La Vie et le soleil d'avril
Vive les cloches de Pâques, c’est le Printemps
Et parfois lassé
Je m’abandonne à les croquer
En chocolat c’est  encore meilleur
Ces cloches de Pâques m'ont bien cherché 
Vive les cloches de Pâques, c’est le Printemps…

Dans ma  poésie
Chantent  le glas et les cloches de Pâques
Cela   suffit taon….. (bruit d’insecte écrasé)

O
Pauvre taon
Que je viens d’écraser
Je te pleure déjà
Tant
Déjà
Pour toi
Taon
Je te fais revivre
Renais
Dans ma  poésie 
De nouveau
Chantent  le glas et les cloches de Pâques...

Le comte Sandwich



Maman, ils faisaient comment au Moyen-âge nos ancêtres  pour se restaurer ?

Demande l’enfant lourdement harnaché à sa mère tout en beauté, devant son miroir, juste avant la grande réception.

- Ils mangeaient avec les mains ou avec du pain tout simplement. Les italiens nous ont civilisés avec  la fourchette. Tiens toi donc droit!

Répond la mère affairée devant son image.

Comme nos domestiques de nos jours ?   S’étonne l’enfant qui se gratte le col trop serré.

- Nos ancêtres avaient de drôles coutumes. Les rois de France et d’Angleterre pour réconcilier leurs peuples dormaient ensemble- même les reines.

Grimace la mère

Ils avaient de la chance!

J’espère que tu n’es pas libertin comme ton père !

La mère s’en étrangle d’horreur.

Non,  je parle de mettre entre deux tranches de pain de la viande ou du fromage. Les domestiques une fois m'ont  fait gouter ce mets ainsi,  j’ai adoré.

- Toi tu pars à la Rentrée dans une école. Tu ne dois pas côtoyer nos valets et nos servantes trop intimement.

L’enfant soupire.

- De quoi as-tu peur ? Tu es bon en Latin m'a dit le percepteur et tu aimes les activités sportives. Tu seras mieux avec des petits camarades plutôt que tout seul dans ce château lugubre. Et puis si tu veux  tant te restaurer comme le peuple,  tu pourras un jour le faire… évêque,  ministre ou amiral.

L’enfant a bien écouté sa mère. 

 L' enfant  a été bien obéissant. 

 Le comte Sandwich aime toujours restaurer ses compagnons.

vendredi 24 mars 2017

Marcel Proust



Du thé noir Bois-Chéri de l'Ile Maurice ou de l’infusion à la verveine,  Jeune Homme ?

Interroge, aimable hôtesse,  la duchesse.

- De l’infusion à la verveine, s’il vous plait,  Madame.

Rugit  le jeune gaillard,   plein de vie et d’entrain


Des meringues à la suisse ou des madeleines de Commercy, Jeune Homme ?

Interroge,  aimable hôtesse,   la duchesse.

- Des madeleines, s’il vous plait, Madame.

Rugit  le jeune homme sportif en posant sa raquette de tennis.


 Marcel Proust  est si un aimable hôte !

Non!


Funambule
A droite
Le vide
A gauche
Les ténèbres
Sur un fil
Je marche
Mais peu importe
Je me balance
Devant moi le soleil
Derrière moi le ciel bleu
J’avance
C’est trop haut
Sur un fil
Somnambule
C’est trop haut
Le jour
Les étoiles
Le jour
Les étoiles
Sont encore plus belles

Non ?

Funambule
A droite
Le vide
A gauche
Les ténèbres
Sur un fil
Je marche
Mais peu importe
Je  me  balance
J’arrive
Devant moi le soleil
Derrière moi le ciel bleu
J’avance
Sur un fil
Somnambule
C’est trop haut
Les gens ont peur
Plus que moi
C’est trop haut
La nuit
Le soleil
La nuit
Le soleil
Est encore plus beau

Non ?



 Funambule
A droite
Le vide
A gauche
Les ténèbres
C’est fini
Ouf
Je suis arrivé
Devant moi le soleil
Derrière moi le ciel bleu
C’est fini
Je suis arrivé
Les gens m’applaudissent
Devant moi le soleil
Derrière moi le ciel bleu
C’est fini
Ouf
Je suis arrivé
Sur un fil
Somnambule
C’est trop haut
C’est fini
Je sais, un jour je tomberai
C’est trop haut
Mais je m’en balance
 Devant moi la Mort
Derrière moi la vie
Toujours j'avance
Ne souris pas Apollon
J'avance…c'est un petit peu haut

Non!

mercredi 22 mars 2017

Il me languit Nice…


Il me languit
Nice
Et ses brocantes
Le lundi
Ses brocantes
Où brillent au soleil
Du matin
Mille soleils
Dorés
Et argentés…

Il me languit
Nice
Et ses marchés
Le lundi
Ses marchés
Où brillent au soleil
De midi
Mille soleils
Rouges
 Et orange…

Il me languit
Nice
Et ses cafés
Le lundi
Ces cafés
Où brillent au soleil du gouter
Mille soleils
Albes
Et candides…

Il me languit
Nice
Et ses bars
Le lundi
Ces bars
Où brillent au soleil de la nuit
Mille soleils
Ocres
Et Balenciaga…

Il me languit
Toujours
 Nice
Toujours
Nice
Quand j’admire
De ma fenêtre
Le donjon de Pons
Au clair de lune
Le lundi
Sans trêve
Il me languit
Toujours
 Nice
Même à Nice
Quand je me promène
Le lundi
A Nice même
Toujours
Inlassablement
Il me languit
Toujours
 Nice
Où brillent 
Mille soleils
Embués
Dans  mes yeux
Depuis que j'en suis parti…

Maudit  soleil, maudit  Apollon, maudit chagrin !

Il me languit
Nice…