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vendredi 10 novembre 2017

Cirque astrologique



Bélier

Les paupières lourdes
Jedi en détresse
Je me réveille
Péniblement…

A l’aube
Le soleil se lève
Déjà
Joli Aldébaran
La lune fuit
Ce matin
Je fonce
Pourtant

Taureau...

Entre le lait et le café
Querelleurs

Gémeaux

Mon bol hésite...

La radio

Cancer

Me délivre
Des mauvaises nouvelles

Le lit on

Dort
J’y ai envie d’y retourner...

Le jus d’orange
Ruisselle
Dans mon verre
Candide
Non aujourd’hui
Je vais dire

Vierge

Pour amuser Fabrice....

Vais-je me peser
Après trois biscottes
Et de la confiture?

Scorpion

Mon poids
Me préoccupe
Trop
Et j’ai bien tort...

Sagittaire

Sans arc
J’erre à la recherche
De mes chaussures
D’abord
Et de mes clefs
Ensuite
Cachées
Dans la poussière et les

Capricornes.


Vais-je quand même me peser ?


Et je

Verse eau

Force eau
Pour me laver
Et me raser
Pendant que Snyfe chasse
Les

Poissons


Dans la baignoire
Vide…

Vais-je me peser ?

Mes médicaments contre la tension
D’abord
Ne pas les oublier
Et ensuite la corvée…

L’aiguille  rouge tremble dangereusement...

Maudite


Balance

Je dis...


Ah le cirque astrologique du matin... 

jeudi 9 novembre 2017

oranje

Courtise-moi
 Dit la foule

Étonne-moi
 Disent les Lettrés

Dis-moi
 la Vérité
Dit le Roi!


Et le Poète

A l'azur contemplait à l'aube


Ses doigts


Oranje!

lundi 6 novembre 2017

Métronome



Ce matin
Nald
Sur ta tombe
J’ai déposé
Nald
Un fruit
Une grenade
Sur ta tombe
Nald
Une grenade
A peine pourpre…

Et ce matin
Le métronome ne cessait pas
Nald
De résonner
Nald
Dans ma tête
Nald
Austère cimetière de Nice Ouest!

Ce matin
Nald
Sur ta tombe
J’ai déposé
Nald
Un fruit
Une grenade
Sur ta tombe
Nald
Une grenade
A peine pourpre…


Et ce matin
Nald
Les avions pointaient leurs nez candides
Nald
Insensibles à ma tristesse
Vers le  soleil
Cruel ciel de Californie!

Ce matin
Nald
Sur ta tombe
J’ai déposé
Nald
Un fruit
Une grenade
Sur ta tombe
Nald
Une grenade
A peine pourpre…

Et ce matin
Le ciel bleu me semblait
Nald
Chaque seconde
Nald
Encore plus écœurant
Ce bleu poisseux
Sans nuages
Nald
Ce bleu de Nice.


Ce matin
Nald
Sur ta tombe
J’ai déposé
Nald
Un fruit
Une grenade
Sur ta tombe
Nald
Une grenade
A peine pourpre…

Et ce matin
Nald
Mon fruit vert
Me semblait
Nald
Ce matin
Ma grenade
A peine pourpre
Bien dérisoire
A Nice…

Ce matin
Nald
Sur ta tombe
J’ai déposé
Nald
Un fruit
Une grenade
Sur ta tombe
Nald
Une grenade
A peine pourpre…

Et ce midi
J’ai pensé
Nald
Ma grenade va murir
Nald
Ma grenade
Au soleil
Nald
Au ciel bleu
Sur  ta tombe
Et tu ne seras pas là pour la manger
Nald
Avec moi
Et tu ne seras plus là pour l’attendre
Murir
Nald
Avec moi
Ai-je pensé à l’aurore
 Plus de Villefranche
Ni de Villa Arson
Tout cela est parti
Nald
Avec le vent de l’est
A Nice
Nald
Elle restera toujours acide
Ma grenade
Nald
Même murie
Même rouge de soleil de Nice
Même pourpre
Nald.


Ce matin
Nald
Sur ta tombe
J’ai déposé
Nald
Un fruit
Une grenade
Sur ta tombe
Nald
Une grenade
A peine pourpre…





mercredi 18 octobre 2017

Orme Saint-Gervais

À Saint-Gervais 


J'attends 

 Un fauteuil 

Sous l'orme 

J'attends 


En bois 


Mais pas en orme


 Je te le promets 

Orme 


Je ne suis pas ingrat


Orme Saint-Gervais  Poète❤

lundi 16 octobre 2017

A Sainte Gemme...



A Sainte Gemme

Jusqu’à la dernière miette
Les chats se confondent avec les pierres

A Sainte  Gemme...

Jusqu’à la dernière poussière
Les pierres se confondent avec les chats

A Sainte Gemme...

mercredi 11 octobre 2017

La Genèse de CAMUS



-          Que la colle est froide et opaque…

L’enfant,  les cheveux humides,  contemple une goutte de glu qu'il vient de déposer sur son doigt.

Opaque, vampire elle refuse le soleil  tyrannique de Midi.

Glaciale, elle guillotine ses sens.

Sur le parvis de l’église s’argentent les mariés.

Tranquille, mesuré dans ses gestes, étranger à tout, le photographe, tout de noir vêtu,  met son appareil à l’ombre.

Au ciel bleu, peste, brille la pointe de la lance du suisse.

Les plantes grasses verseaux suffoquent dans la chaleur de midi.

-          La  glu est si froide et opaque...

 Le curé houspille ses enfants de chœur rubiconds

« ll y  a un moment pour tout et un temps pour toute activité sous le ciel:»

L’Ecclésiaste, il cite l'Ecclésiaste  se dit l’enfant éveillé.

Clic la photo est prise.

 La noce se disperse….


Bien plus âgé

Dans son âme

Le Poète  la sent toujours quand il œuvre

Toujours adulte

Sur son  doigt

Il la sent

La goutte

Malgré la vie, malgré  la mort

Dans son cœur

Malgré le soleil noir qui envahit les ruines

Il la sent toujours 

La goutte

Sur son doigt

Le chevalier des arts

Dans ses cheveux

Toujours

Il la sent

Camus

La goutte de glu froide et opaque.
 


 « Ici même, je sais que jamais je ne m’approcherai assez du monde. Il me faut être nu et puis plonger dans la mer, encore tout parfumé de essences de la terre, laver celles-ci dans celle-là, et nouer sur ma peau l’étreinte pour laquelle soupirent lèvres à lèvres depuis si longtemps la terre et la mer. Entré dans l’eau, c’est le saisissement, la montée d’une glu froide et opaque, puis le plongeon dans le bourdonnement des oreilles, le nez coulant et la bouche amère – la nage, les bras vernis d’eau sortis de la mer pour se dorer dans le soleil et rabattus dans une torsion de tous les muscles; la course de l’eau sur mon corps, cette possession tumultueuse de l’onde par mes jambes – et l’absence d’horizon. Sur le rivage, c’est la chute sur le sable, abandonné au monde, rentré dans ma pesanteur de chair et d’os, abruti de soleil, avec, de loin en loin, un regard pour mes bras où les flaques de peau sèche découvrent, avec le glissement de l’eau, le duvet blond et la poussière de sel."


 http://romeojuliette.blog.lemonde.fr/2012/12/26/albert-camus-lhomme-sensuel/

lundi 9 octobre 2017

Alea Jacta Est




Alea Jacta Est...

Joyeux
Il a envoyé l’épreuve
A l’impression
L’après-midi
Le critique le plus féroce
Du monde littéraire
Lui qui a envoyé
De jeunes écrivains
Au suicide
Dans le métro
Il est content de lui-même
Debout
Son livre va le rendre célèbre
Malgré la presse
Dans la rame
Trente ans
Qu’il y travaille
Tout y est parfait
Dans son roman
Tout y est bien construit
Dans son œuvre
Tout ce qu’il a reproché
A ses confrères
Il l’a évité
 Fièrement
Il pense
Orgueilleusement
En remontant
Les marches de la station de métro.
Ce soir
Depuis des mois
Il va bien dormir
Il se le promet

Alea Jacta Est...


Et puis à minuit
Cauchemar
Il n’arrive pas à s’endormir
A la page 107
Cauchemar
Justement
Il l’a écrit
Avec un D
A la fin
Il en est certain
Dans ses épreuves
Il cherche
CauchemarD
Il l’a bien écrit avec un D
Ce maudit D
Le hante
Maintenant


Alea Jacta Est...


C’est l’enfer
Toute la nuit
Il cauchemarde
Là dessus
Trop tard
Tout est publié
Lui dit-on
A l’imprimerie
Contactée
Tout est envoyé
A la distribution
Ses livres circulent
Dans toute la France…


Alea Jacta Est

Ah
Le critique
Les entend
Déjà se gausser
Ils vont se venger
Ils vont le détruire
Ils vont…


Le critique ne va pas en survivre.

Son honneur est en jeu

Qu’une seule sortie…

La Seine est bien froide ce matin…


Alea Jacta Est


Quand vous passez en librairie
 Et que vous feuilletez son œuvre
Lecteurs
Le livre qui l’a rendu célèbre
Dans les manuels scolaires
Vous chercherez en vain
A la page 107
Ce
Cauchemar
Avec un D
Un correcteur apprenti zélé
Un stagiaire consciencieux
Un admirateur du grand critique
Avait réparé
La faute
Sans rien dire
Sans s’en vanter
Mais il n’en avait parlé à personne…

O
Que
Le destin est parfois cruel
Pour le voyageur empressé
De la vie
Parfois le chemin suivi mène à une impasse
Mais c’est trop tard
L’on s’empoisonne ou l’on se pend ou l’on se jette
Pour l’honneur
Un petit matin
A  l’aube
 Dans la Seine
Par honneur
C'est grand
Et c'est triste
Comme la vie


Alea Jacta Est.