Hier
Hier j’ai rêvé
J’ai rêvé de Versailles
De Versailles et du bassin d’Apollon
Du bassin d’Apollon et de la Cour
Et de la Cour et du Grand Roi
Du Grand Roi et ses tragédiens
Et de ses tragédiens…
Et je me suis interrogé
Dans mon rêve
Quelle tragédie j’aurais aimé
Composer
Si j’étais
A la Cour
A Versailles
Poète
Quel personnage mythologique
Ou historique
J’aurais adopté…
Et je n’ai pas réfléchi
Dans mon rêve
Et j’ai alors répondu
Sans hésiter
A moi-même
Astyanax !
Enfant
Le sort de ce pauvre enfant
M’a toujours ému !
Pauvre Andromaque !
Tristes remparts de Troie!
Et je pleure ce matin
Ce matin me parait bien lourd
Bien lourd est mon chagrin
Mon chagrin de ne
jamais alexandriner
Ne jamais alexandriner mes poésies !
Et je pleure ce matin
Je ne serai jamais Racine ou Corneille
Il n’y aura pas d' Astyanax en vers!
Et je pleure ce matin
Ma Poésie ne vaudra jamais Euripide !
C’est vrai
Mon Apollon est mauvais
En arithmétique
Les douze pieds
Lui sont
Tortures
Il ne sait pas compter
C’est vrai
Mais ne t’en fait pas
Pour autant
Lecteur
Pour moi
Dans mes poésies
Contemporaines
Inlassablement
Apollon
Le place
Apollon
L’intercale
Dans mes poésies
Contemporaines
Et
Écoute-le
Lecteur
Dans mes poésies
Contemporaines
Chanter
Ou rire
Ou pleurer
Toujours présent
Inlassablement
Merci Apollon
De me le coller
Dans mes poésies
Au détour de mes créations
Contemporaines
Astyanax !