Un concours a été organisé par les chanoines de la cathédrale pour la composition du plus beau
Requiem.
Les chanoines regardent avec intérêt les différentes
compositions musicales envoyées par les candidats et enregistrées par ordre d’arrivée.
Les dossiers passent
de main en main.
Soudain des feuilles éparses volent dans le ciel, lancées
par une main furibonde.
Frère Anselme le doyen des chanoines n’est pas commode,
malgré son âge vénérable.
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Non, non et non
ce n’est pas possible !
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Qu’avez-vous donc Frère Anselme ?
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Ce n’est pas
possible de confier cette œuvre sacrée à ce compositeur !
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Pourtant ce Requiem m’a l’air parfait.
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Peut être mais habiliter cette œuvre !!!
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Qu’avez-vous donc contre ce jeune compositeur ?
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Il est
notoirement athée et il ne s’en cache pas.
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Mais c’est la plus belle des compositions qui nous ait été soumise.
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Non, non et non…Nous
allons nous déconsidérer. Pour lui ce n’est qu’un jeu, pour nous c’est du sérieux.
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La Grâce de Dieu peut saisir tous les croyants, même un athée.
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Vous écoutez ce
que vous dites ? Un athée, avoir la Grâce… impossible….
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Mettons donc les
œuvres au vote à notre prochain Conseil demain.
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Oui Frère Anselme vous voulez intervenir ?
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Je demande que l’œuvre
retenue soit celle qui ait été adoptée à l’unanimité.
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Bien Frère Anselme. (les autres chanoines soupirent).
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Le lendemain, le vote a lieu.
L’œuvre sulfureuse
est à la surprise de tous adoptée à l’unanimité.
A l’unanimité.
Tous les regards se tournent vers Frère Anselme.
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Frère Anselme, la nuit vous a porté conseil ?
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Bah j’ai prié et
sûrement un ange gardien m’a dissuadé de voter contre et m’a incité à la
sagesse.
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Vraiment ?
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Et puis cette œuvre
sera donnée à l’un de nos prochains enterrements
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Oui et alors ?
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Et puis je me
fais vieux. Je suis le prochain sur la liste, je le sens.
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Oui et alors ?
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Alors j’ai
pensé, quitte à être enterré, autant l’être avec ce Requiem. Ce Gabriel FAURE
est trop doué.