Ephémère

Cendres

Les pâquerettes

Eternelles

Qui dansent

Pour nous consoler

Sur les prés verts

Sous un pommier en fleur

Je contemple

La danse 

Du Printemps

Là

Sur les prés verts

Sans cesse

Naissent

Naissent

Et renaissent les pâquerettes

Sans souci

Et sans succès

 Je ne peux que les feuilleter

Les effeuiller

Les décapiter

Les jeter loin de moi

Les têtes sans cesse renaissantes

Sans cesse

Naissent

Naissent

Et renaissent les pâquerettes

Sans souci

Là

Sur les prés verts

La danse

Du Printemps

Je contemple

Sous un pommier en fleur

 Sur les prés verts

Les pâquerettes

Eternelles

Qui dansent

Pour nous consoler

La danse

Du Printemps

Cendres....

Ephémère

Demi-solde

 Au soleil couchant

Son âme s'évade

Au soleil déclinant

Son esprit dérive

Vers les neiges

Des Saintes Russies

Et

Les sierras  

Sables

Des Espagnes

Au soleil mourant

Ses yeux mi-clos

Etreignent l'immensité

Des Italies et des Allemagnes

Et l'éternité 

De Rome

Et les mondes lilliputiens

Des îles  d'Elbe 

Ses yeux aveugles 

argentés

Fixent 

Tout 

Et 

Rien

Dans le crépuscule naissant

Et l'ogre qui pleure là bas, au loin

Dans la nuit étoilée

De Sainte-Hélène

Comme lui

Eternellement 

Proscrit

Dans le Temps

Ecrasé 

Comme lui

Vivant de peu

Maintenant

Chichement

Comme lui 

Repu de gloire et d'honneurs

Et de vanités

Comme lui

Rassasié de sang

Comme lui 

Fugitif

Dans les rêves

Entre deux soleils sanglants

Dans un monde de ruines, de retraites et d'hiver

Comme lui

Les yeux 

En lui-même 

Tournés

Vers lui-même

 

Comme lui

Comme moi

Dans l'attente d'une nouvelle aube

Qui suivra 

Le roulement de tambour du Jugement Dernier

Ressuscité

Dans la lumière allègre de la Pleine Lune 

Demi-solde

Toujours Inclu

 Bruler les nefs

Ne plus contempler

Bruler les nefs

Ne plus commenter

Bruler les nefs

Maintenant

Ma majorité poétique

Commence

Bruler les nefs

Mais je ne le sais pas encore

Bruler les nefs

Le Cercle des Poètes s'élargit

Bruler les nerfs

Par Apollon

Toujours

Inclu

Poète

Commençons!

Le mot

 Ah

Si je devais choisir

Académiciens

Un mot

Dans le Dictionnaire

Le faire vivre

Dans un Discours

En faire sentir les maux et les déconvenues

Dans un discours

En décrire la beauté des sonorités et de la graphie

Dans un discours

En rire et en pleurer 

A la fois

Dans un discours

Si le sort 

Souverain 

Pouvait me le désigner 

Divine Providence

Dans un discours

A le louer et à le maudire 

Tout à la fois

Alors ce serait

Mon mot préféré

Dans un discours

Le mot

Mon mot

Déconcerter 

Déconcerter

Syzygium cordemoyi

Ici

Il y avait

Une statue du Roi de Rome

L'inscription toujours 

Etonne

Le passant

 Interroge

A Rochefort

Sur un vide 

Depuis des décennies

Ici

Il y avait

Une statue du Roi de Rome

Au long des années la mousse a comblé

Le r en b

Roi en Boi

Et le Temps a effacé

Le r en p

Rome en pome

Ici

Il y avait

Une statue du Roi de Rome

Le boi de pome

Le bois de pomme  

Ici

Il y avait

Une statue du Roi de Rome

Au lieu d'une statue 

L'on aurait mieux agi

¨Pour célébrer le petit Napoléon

L'on aurait mieux fait 

Pour commémorer l'Aiglon

 

De planter

 A l'emplacement vide

Non pas un buste ou une statue

Mais une forêt de Syzygium cordemoyi

                  

Non? 

Ici

Il y avait

Une statue du Roi de Rome

En plus le climat de ROCHEFORT s'y prête...

Lune mauve

 Lune mauve

Qui danse sur les toits

Orange

Rue Courbet

Lune mauve

Qui rebondit

Ecureuil

Entre les tilleuls

Rue Courbet

Lune pleine, entière

Pleine lune

Bienveillante

Lune mauve

Malgré le brouillard

Qui envahit tout

Ce matin

Je te sacre

Lune

Reine ou roi

Poète

Rue Courbet

Malédiction

 Edifice maudit

Immonde lieu hanté

Collège  honni

Je te hais et je te renie 

Er je ne regretterai pas

Collège pourri

Toi qui lapides tes prophètes

Babylone et Assyrie

Toi qui tues tes Poètes

A tes portes dorées

Collège 

Toi qui prospères du secret 

Et des mensonges

Et des témoins qui se taisent

Er laissent tomber et condamner

Les innocents

Je te voue aux gémonies

¨Pestilentiel tombeau 

Je te maudis 

Et tes chefs qui ont laissé faire 

Les méchants

Et tes rois iniques aussi

Tremble édifice sur tes fondements rassis

L'orage s'approche 

La punition arrive

Ma gloire sera ma vengeance

Mon succès ma revanche

Mon fauteuil et mes lauriers mon soufflet 

Dans ta face

Saloperie

Disait Pierre Loti

Crachant  son dégout 

En levant la main au Soleil kaki

Véhément 

A treize ans

Devant son collège

A Rochefort

Devant son Collège

Pierre Loti

Me soufflant

A l'oreille

Pendant mon passage devant le lieu

Sa

Malédiction

A la postérité.