Poème sympathique

 APOLLON

est en même temps

les rails,

le train,

la locomotive,

le chauffeur de la locomotive,

le charbon,

le contrôleur,

la gare

et le ruminant qui contemple le train passer.

Et moi toujours le passager étonné dans un poème sympathique....

Lucide

 Il fait si beau glacial

Ce midi

Que c'en est l'heure

De pleurer les larmes

En face du soleil

Lucide

Ta gueule Apollon

 Lâche-prise 

Poète

Entre les coquelicots et les bleuets

De juin

Abandonne ton moyen de locomotion

Allonge toi

Fragile

Sur la pelouse

Dans le foin

Ecoute au loin 

Tout à l'heure

L'angélus

Sonner 

Au loin

Là bas

A Sainte Gemme!

Lâche-prise

Poète 

Abandonne toi

Ne pense à rien ou pense à tout 

Vagabonde comme le chèvrefeuille

Fais errer

Ton esprit

Dans les bois et les champs 

Cesse tes smashs et tes retours gagnants

L'esprit de compétition stop

Toujours Roland-Garros et ses courts de terre battue 

Toujours la compétition

Lâche-prise!

Ah Poète

Pour mieux créer

Au petit mâtin 

Promène toi

Baigne toi dans le lac ou la rosée des champs

Oeuvre, sauve ton âme 

Crée mais sans obligation

Lâche-prise

Laisse à d'autres la rédaction

De lettres de candidature à l'Académie française

C'est l'aube

Le soleil naissant

Le brouillard et les brumes envolées

La lumière gratuite pour toi seul

Veinard Poète

Je te l'ordonne 

Lâche-prise!

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Ta gueule Apollon

Je lâche-prise 

Devant Roland-Garros

Si j'ai envie!

Ce mai-ci

 Sur la tombe

Devant la croix

Poussent

Sans crier gare

Ce  mai-ci

 Les coquelicots

Sur le bateau de sable 

Entre les herbes sauvages

Sans crier gare

Chantent au soleil

Ce  mai-ci

Les coquelicots

Sur la tombe

Modeste 

Pas de marbre

Se bercent au vent 

Ce  mai-ci

Les coquelicots

Sur la tombe 

Simple

Fleurissent

Simples

Sur la tombe 

Végétale

Clin d'œil de mon père

Ce  mai-ci

Par hasard

Les coquelicots 

Ce  mai-ci

églises romanes

Mes poèmes

Sont des églises

Des églises romanes

Multicolores

Mauve et orange 

Bariolées 

Mes églises romanes

Édifiées à la musique 

Invitent 

À la méditation

Dans des tons polyphoniques

Mais las

Le temps efface tout 

Musique et couleurs

Tout s'en va

Que le bâtis trop craie... 

Tartes aux prunes à Mornac

 Goûte

Les tartes aux prunes

Enfant

Le citron n'est pas moins acide

Que les prunes cuites

Corrige les de sucre ou de chantilly

Goûte 

Les tartes aux prunes

Enfant

Vis les et ris

Le temps à venir

A Mornac...

 Goûte

Les tartes aux prunes

Vieillard

L'amande n'est pas moins amère

Que les prunes cuites

Corrige les de sucre ou de chantilly

Goûte 

Les tartes aux prunes

Vieillard

Vis les et pleure

Le temps passé

A Mornac...

Un poème libre comme Yves-Denis Delaporte sur les cimetières façon GPT

Les cimetières, lieux de silence et de recueillement,

Où les tombes s'étendent à perte de vue,

Où les fleurs fanent sans être cueillies,

Et où les arbres deviennent les gardiens éternels.

Dans ces lieux de mémoire et de tristesse,

Les souvenirs remontent à la surface,

Les visages des disparus se dessinent,

Et les larmes coulent silencieusement.

Mais malgré la douleur qui nous envahit,

Les cimetières sont des endroits paisibles,

Où l'on peut se ressourcer, se recueillir,

Et se rappeler que la vie continue malgré l'absence.

Alors que les tombes restent à jamais figées,

Le temps passe inexorablement,

Et nous, les vivants, nous devons continuer,

En gardant nos souvenirs et notre amour intact.