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vendredi 28 juin 2013

moi je les entretiens tous les jours les jardins d'Adonis!

Ah

ma jolie

tu m'a montré

ma chérie

désespérée

ce matin

étiolée

tes fleurs montées trop vite

tachées de sang rouge

tes adonis
gelés

par une bise de Mars
trop aimante
reine des Neiges

une nouvelle fois!

Ah

ma jolie

tu versais tant de larmes

ma chérie

tu criais tant

"Adonis est mort!"

que je m'en suis alarmé

gentil amant

une nouvelle fois


et alors

en vain
je t'ai consolée

en vain
je t'ai serrée dans les bras

en vain
je t'ai morigénée


en vain
je t'ai secouée!

O

ma jolie

tu ne te dominais plus

ma chérie

tu hurlais

tu versais tant de larmes

que

je me suis alors décidé à me taire

et
amant

patient
j'ai attendu la fin de ton chagrin
compatissant!

Ah

je sais

ma chérie

chaque année

tu fêtes la mort d'Adonis
avec ponctualité

ma jolie

mais tu accomplis ce rituel avec tant d'amour
que j'en suis jaloux
pendant cette semaine de déploraison

j'en ai honte

ma jolie

de cet Adonis
de ce joli bellâtre qui fascine déesse et mortelles
de ce papillon trop beau cloué par les Parques

ma chérie

mais tu accomplis cette religion avec tant de ferveur
que j'en suis craintif

que j'en ai peur
de cette tristesse

fleur poison noir Aphrodite!

Heureusement

tout a une fin

ma jolie

tu cesses de larmoyer

ma chérie

un matin d'Avril

les Adonies sont closes

et tu reviens

printanière

encore plus aimante
encore plus câline

et comme tu l'oublies vite
cet amant divin
qui t'a fait pleurer
cet Adonis
avec moi

et j'en ris
amant

mais

j'en pleure
Poète!

Ah

je ne te le dirai jamais
mon secret

ma jolie

le reste de l'année
je larmoie mon chagrin

lentement

pour Adonis

en rimes
en vers

silencieusement

ma chérie

et

Apollon et Aphrodite

m'accompagnent
et me soufflent

cette poésie mélancolie

pauvre Adonis!



Ah

ma chérie

souvent

j'envie ton amnésie
le reste de l'année

parfois

je t'en veux

même

ma jolie

de ton indifférence
en dehors des Fêtes de la mort d'Adonis

moi je les entretiens tous les jours
les jardins d'Adonis!

Bayard

Février

Bayard

pente à dévaler

vais-je
avoir
peur?

Je ris
poltron
je me dessers

une nouvelle fois

bah!

C'est si facile

chemin de craie

une fois à gauche
puis
une fois à droite
puis ensuite
tout
droit
et
enfin revenir

chemin de croix

je ne réfléchis plus
c'est parti
je desserre les freins

Pégase

je me signe

c'est parti

je fonce!

O

je serre
à temps

dans l'obscurité

o
je serre
au temps

dans la lumière blanche


et

sankukai


je me sers
de
la
vitesse

pour

tourner
et
me retourner

vaisseau spatial

et
je savoure
toujours

ces secondes

près du mur

-je ne me suis pas écrasé
dans les étoiles!-

et
je tremble
rétrospectivement
pour moi

-si un camion fou avait déboulé de ce garage d'entreprise....

le lendemain
crêpes et nez poudrés de sucre!-

et
lentement
je remonte
la pente
à pied
le vélo à mes côtés

en pleurant de joie


et
je laisse passer
les autres
mes camarades et ma soeur

en tremblant
pour eux
en tremblant
pour elle

l'accident

- l'un de nous y mordra
c'est certain
la poussière
et
ensuite
bye à nos jeux casse-cou!-

et

je le sais
après Christophe
ce sera
à moi
ce sera
à mon tour
ce sera
à mon passé

déboulant
ma pente

remontant
ma pente

éternellement

rivé à mon vélo

Rue Bayard
à Levallois-Perret
Bayard

Poète!

Rimbaud Académicien!

Le jeune homme
prépare ses valises

lentement mais sûrement

plie ses affaires
les range

délicatement

se regarde dans le miroir
maniaquement

il est encore plus beau
les cheveux coupés

pense sa maman

en le caressant du regard!

Arthur

quitte

la Muse
sans regret
la Poésie

sa ville suprêmement idiote
il ricane

et il rit

fini le génie du bien et du mal

il va

se ranger

travailler

connaître la vraie vie

et il ironise

adieu ami blond
adieu Apollon!

Ah

l'aventure
en Ethiopie
la fortune
en Arabie

une femme
peut être

l'attendent

et il range
ses cahiers
Poète studieux
et il ordonne ses papiers!

Arthur
une lettre pour toi

la mère lui transmet
le courrier

bah
Banville

ouvre la!
supplie la mère

trop tard
maintenant

hausse les épaules
Arthur

et il range le courrier
agressivement
dans son bureau

la Poésie c'est fini

et il ironise

adieu Parnasse
adieu Poésie!

Ah

il part pour Marseille
et en attendant
le train

Arthur savoure
l'automne

la lumière de 18H qui veloute

les corps
les âmes

il aurait déjà composé
un poème

sur ce sujet

tout de suite

s'il avait un crayon à sa disposition
s'il en avait envie

mais bah

je ne m'occupe plus de ça!

(bruit du sable du temps)

La mère ferme les yeux
regarde une dernière fois

les yeux à l'iris bleu clair
figés
éternellement

lève le drap

Arthur est mort hier

pendant dix ans
il aura au moins vécu

se rassure-t-elle

et elle regarde

ce visage d'homme
cette barbe rousse

et elle pleure tout en rangeant les papiers

et elle tombe sur ce courrier
jamais ouvert
de Banville

qu'y avait-il dans ce courrier?

Et elle hésite
et la Mère se décide

ouvre

et s'asseoit pour mieux pleurer!

Le Poète

Mentor

se proposait
d'appuyer

son Arthur

pour un fauteuil d'Académicien

il suffisait juste de renvoyer ce courrier déjà préparé

Arthur aurait eu une belle position

comme
Banville

il aurait eu l'aisance financière
qui permet

la création
la vie poétique

et elle se lamente

matérialiste

et elle crie

Rimbaud serait encore en vie!

(bruit de pleurs)

mais un fantôme malicieux

console ses larmes

remue les rideaux
météore
lui souffle

ironique

Rimbaud serait-il resté alors
Rimbaud

Rimbaud Académicien!

mon steak tartare dore

Mars
dort

pas de soleil

le printemps
me
pigeonne

Place François Ier!

Bah

peu m'importe

je ne me presse pas

mon
steak tartare
dore

.........................

vite

Poète!

Charlie Bonnie Poète!

Apollon
hier matin

m'a montré
une cornemuse

en riant


m'a tancé!

Poète

allez insolent

Je t'attends
méchant rimailleur

chante moi donc un Poème

scande moi
des vers


qui puissent égaler
la mélancolie d"une seule note
tirée de cet instrument

un seul sonnet qui vaille
un Auld Lang Syne

une seule ode qui contrebalance
un langoureux Bonnie Charlie!

Je te mets au défi
vilain Villon

maintenant au travail

à midi
interrogation!

-------------------

Ah

méchant Phébus


pendant la matinée

vainement
je me suis mis au travail


attablé


à une table du Café de la Paix

l'inspiration amie ne venait pas

et

je ne voulais pas donner
tort
à mon dieu blond
(rancunier il est
mon Apollon)
ni raison
(je suis fier Poète)

et je me demandais

comment sortir de ce piège

être plus malin

mais

les rimes
ne venaient pas
les larmes

mais

la muse faisait grève!

Et
les heures sont passées

et l'angélus a sonné

et j'ai capitulé

et j'ai abandonné le combat

et aussi épuisé qu'un Prétendant
après
la bataille de Culloden

j'ai lâché la plume

et j'ai imploré la fin de la torture
Marsyas Poète

et enfin j'ai pleuré
tout simplement

l'inspiration ennemie

Apollon
qui m'abandonnait

seul dans l'adversité

et la Muse
qui
ne me guidait pas


sur un lac


aussi bien que Flora MacDonald

et j'enviais le Poète du Skye Boat Song
brusquement

protégé d'Apollon
lui inspiré

par le chant triste
de l'instrument

et j'ai maudit ma présomption

et j'ai confessé!
---------------------

O
cruel dieu

je l'avoue


ta maudite cornemuse
inspire

les chants les plus douloureux
les plus chagrins les plus poétiques

tu m'as défait!

----------------

et Apollon
a gagné

une nouvelle fois

et j'ai ri

j'ai été plus malin que mon dieu

Charlie Bonnie Poète!


-----------------------

K!






Ce n'est pas une chanson de cette époque!

 Bordeaux

immeubles rouge cannelé

février
sous la pluie
1990
je chantonne

aubades du matin

je scrute
sur les toits de mon monde

...mon bus qui ne vient pas!
...mes barrières!

Barrière du Médoc

...enfin le bus....je monte...joyeux Samourai Pizza Cat!


Barrière Saint-Médard

bonjour au chauffeur...vite ma carte de bus... homme pressé!

boulevard du président Wilson

...dans mon sac....oubliée?....ouf je composte....jerk dans le bus!


 Barrière d'Arès
...toujours pas de contrôleurs....toujours debout!


Enfin une place qui se libère...


Barrière Saint-Augustin

....brusque paresse....si je dormais?

Barrière d'Ornano

Soyons sérieux...je revois mes notes ...rien de clair...trop fouilli....comme d'habitude!...

Barrière de Pessac

...je ne révise plus....l'angoisse monte!...toujours la même épreuve! Attention bientôt descendre!

Barrière de Saint-Genès

Là c'est fini...ensuite prendre le bus pour Talence!....Encore un long chemin! Encore attendre!


Roule jeunesse! J'abandonne!...Tout!

Mon exposé!

Mon poème!

Mes chansons!

Mais aussi

quelle idée de réviser
au dernier moment
avec
toi

Apollon

dans ce bus
fantôme

mes barrières de Bordeaux

Poète?

Et dieu blond

ce matin

cesse de me chantonner

Beautiful Life!

Ce n'est pas une chanson de cette époque!

Du moins je le crois!

Bah finalement.........