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jeudi 18 juillet 2013

Alexis, Alexis, Alexis... Aliocha!

 Nice

enfer
40 degrés à l'ombre
yeux figés

Alexis

descente du Parc Impérial

Boulevard du Tzarewitch


sur ses pas
la neige de l'été
salée
sous mes pas
les feuilles de coquelicots
 fanées
sous mes pas

je respire mal

une odeur de cyprès brûlé

je pleure

maudit destin des Romanov
pauvre Alexis
en sang
maudit
mois d'Octobre
pauvre Alexis
en sang
maudit
Dieu ogre
pauvre Alexis
en sang
maudit
Tsar Lénine
pauvre Alexis
en sang
maudit été
pauvre Alexis
en sang
maudite Révolution
pauvre Alexis
en sang...

O

le ciel
 rougeromanove
 tout ce soir
écarlate
la coupole de l'église orthodoxe
  ce soir
le ciel rougeromanove
tout ce soir
écarlate
la façade du Parc Impérial
ce soir.....

et tu te caches en vain
fantôme
dans la lumière crue
de la toundra en feu
qui envahit
Nice

ce soir

et tu te caches en vain
Alexis
dans la lumière crue
de la toundra en feu
qui envahit
Nice

ce soir

Alexis

je te vois
partout

et

je te donne raison

pauvre Alexis
en sang

moi qui te porte
dans ce poème
Poète maladroit
pauvre cosaque
moi qui te porte
dans ces vers
rimailleur éclopé

 Boulevard du Tzarewitch
enflammé

je te donne raison

quand

à l'aube
tu me souffleras
demain
à l'aurore

quand
tu t'en iras
Alexis

avec le vent frais du matin

hanter un autre Poète

avec le vent frais du matin

en me laissant ton message
Alexis

-Une  idéologie

 ne   vaut   pas

Alexis

mort!


 Jamais!

Alexis, Alexis. Alexis...Aliocha!


vendredi 12 juillet 2013

Au bord du plongeoir



Au bord du plongeoir
l'on a mal au cœur
au bord du plongeoir
l'on tremble et l'on tremble
au bord du plongeoir
tout se brouille

et pas à cause de l'odeur chlorée

et

l'on entend les cris des écoliers
au bord du plongeoir
goguenards
et
l'a mal au ventre
au bord du plongeoir
froussard

-Ah les copains!-

et

l'on ne peut plus reculer
l'âme à nue
et l'on maudit

cet enseignant qui braille

si près

cette piscine
sur le moment
cet endroit

cette enseignante qui braille

si loin

ces instants à ma vie arrachés

 - Ah si j'avais oublié mes affaires à la maison! -

et

obéissant
finalement
docile
finalement
résigné


l'on saute et l'on prie et l'on saute et l'on déteste  ce moment

et

obéissant
finalement
docile
finalement
résigné


l'on saute et l'on prie et l'on saute et l'on déteste encore plus ce moment



l'entrée dans l'eau
hyogaement
.les larmes sous l'eau!

O

quelle idée de m'y ramener
Apollon
à cette piscine
quelle idée de m'y faire replonger
Apollon
ce matin
même pour un poème
à ta piscine bleue

je tique!

C'est vrai

je tremble toujours sur le plot

Apollon

chaque poème est un bord de plongeoir
avec toi

je prends toujours mon élan

Apollon

chaque poème est mon défi quotidien

la tête sous l'eau

et je te maudis bien
cruel dieu
pendant qu'au bord du plongeoir
je reprends demain  ma place
Poète

et

le feu dans les cheveux
 je te bénis bien
gentil dieu
en quittant ta piscine
je m'émerveille et je ris
merci pour ta perche
je te remercie
pendant
 je  te récite
ce matin

.................................
Au bord du plongeoir
l'on a mal au cœur
au bord du plongeoir
l'on tremble et l'on tremble
au bord du plongeoir
tout se brouille
................





mercredi 10 juillet 2013

Tais-toi aussi serpent Apollon!

Ah

c'est le début

triomphants

les sept anges
sonnent
les sept trompettes
résonnent

triomphantes

c'est l'Apocalypse!

Ah

c'est la fin

radieux

les sept anges
sonnent
les sept trompettes
résonnent

radieuses

c'est l'Apocalypse!


Et

 hagards

les morts
se lèvent
et
les marmots
se relèvent
et
les vieillards
se soulèvent

et se guident

affermis
enfin
heureux

au Verbe divin
aux  salvateurs mots
à la voix miséricordieuse!

Et moi aussi
je secoue aussi ma poussière!

Et moi aussi
j'abandonne aussi lyre et fanion!

Et moi aussi
je redécouvre aussi un ciel bleu!

Et moi aussi
je m'émerveille aussi de la beauté!

Et moi aussi
 ébloui j'abandonne aussi Apollon!

Et moi aussi
aveugle vieillard

je me laisse guidé

aussi

à fur à mesure des pas
rajeuni
à fur et à mesure des vers

aussi

par l'hôte divin!


Paix; paix enfin!
Chantent les anges!
Le Paradis, le Paradis enfin!

.....
chante aussi le Tentateur!


Plus jamais, plus jamais de sommeil!

Las!.....

Plus jamais, plus jamais de rêves!

Las!....

Plus jamais, plus jamais de Poésie!

Las!...

Tais-toi aussi  serpent Apollon!








jeudi 4 juillet 2013

mon hôtel de Madagascar

Il est un joli  hôtel
très loin
dans une grande île
très loin
dans un presque continent
il est un hôtel

joli

et

chaque nuit
je le visite
chaque nuit
je le visite

je souris



et


chaque pièce
chaque pièce
j'en inspecte
les éléments

en soupirant d'aise

qu'il est beau mon hôtel

je ris

et

chaque nuit
sous un figuier des banians
de loin
je savoure
son spectacle
son spectacle
je savoure
de loin
sous un figuier des banians

à l'autre bout

du parc

ébloui

et

chaque nuit
respectueusement
j'accueille
mes hôtes si turbulents
mes hôtes si turbulents
j'accueille
respectueusement

mes rois lémuriens

ravi

et

chaque nuit
je chasse
le papillon
exotique
le papillon
je chasse
pour le libérer

tout de suite
sans le blesser
dans le grand fumoir

de l'hôtel

mon papillon

maudit


et
chaque nuit
je rêve
sous les palétuviers
s'y pardonner
bon
Mauvais
mauvais
Bon
s'y pardonner
sous les palétuviers

les amis retrouvé
les frères retrouvés

mais las
mon rêve n'est qu'un mirage
et je pleure
mon rêve n'est qu'un mirage
un si joli mirage
et je pleure
ma folie
et je pleure
une folie

qui me hante
chaque nuit
qui me hante

-parfum de vanille!-

mon hôtel de Madagascar

Poète!

Zonas de SARDE!

Ah

dans mil ans
mes poèmes
plus que des cendres de papier
grises
dans mil ans

pleurait
ce matin
sur les bords du fleuve lent
pleurait
ce matin
près des roseaux du Nil rouge

le Poète!

Ah

dans mil ans
mes larmes
plus que des cendres de papier
 grises
mes rires
dans mil ans

pleurait
ce matin
sur les bords du fleuve lent
pleurait
ce matin
près des roseaux du Nil rouge

le Poète!

Et

 rien ne le console
ce matin
le Poète

même pas les jolis matelots
ni les graciles abeilles d'Alexandrie
ni les grenouilles reines des nénuphars

rien ne le console

pas même le blond Apollon
ni les orientales Muses
ni les tristes milans

qui dansent autour de lui

tambourinant soleil!

Et

 rien ne l'égaie à midi et rien ne l'émeut
et il pleure et il pleure
encore plus
et
rien ne l'amuse à midi  et rien ne le fait rire

même pas la vue d'un petit enfant

malhabile
peinant à monter l'échelle
d'une barque
guidé par le nocher
plein de sollicitude
qui en a du coup posé les rames
sur une cruche d'argile

pas même la vue d'un petit enfant

qui pleure en voyant s'éloigner la barque
et son père sanglotant
aux bords de la rive

surtout pas à la vue d'un petit enfant

qui le fait
ce soir
composer
à minuit

en larmes

son plus beau poème
celui qui le fait entrer dans les livres de Poésie antique
sa plus belle oeuvre

celui qui me fait aussi pleurer
  son dernier soir
celui qui me fait aussi  pleurer
ce soir

son plus beau poème
celui qui le fait entrer dans les livres de Poésie antique
sa plus belle oeuvre

pour la postérité

et

 il écrit et Yourcenar traduit et je lis et chaque mot m'est une larme

du  grand Poète
de l'illustre
de l'homme


Zonas de SARDE!

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"Sombre passeur Charon, dans la noire vapeur
Du Styx, parmi les eaux blêmes, parmi les âmes,
Lorsque viendra l'enfant qui nous quitte aujourd'hui,
Sois bon, tends-lui les bras, lâche un instant tes rames.
Il est petit; il marche à peine; il aura peur,
Aide-le à grimper l'échelle étroite et rude,
Et pour le long, le froid passage de la nuit,
Place-le dans ta barque avec sollicitude."

Routine

Ah

routine

 tous les soirs

je m'endors

et je rêve et je songe et je songe et je rêve et je ris et je pleure

 et  je rêve

et je m'endors et je pleure et je  pleure  et   je songe et je ris


et je songe

et je ris  et je rêve et je rêve et et je pleure et je m'endors et je songe

et je ris

et je pleure et  je rêve et je rêve  et je m'endors et je songe  et je rêve

et je pleure

et je songe et je m'endors et je m'endors et je rêve et je ris


ma routine


ma journée!



mercredi 3 juillet 2013