Juillet
Rochefort
Potager du Roy
Soleil
derrière les grilles
Tour du Port
Juillet
Rochefort
Potager du Roy
Roses trémières
derrière les grilles
ciel bleu pastèque
Juillet
Rochefort
Potager du Roy
je m'éternise
quelques secondes
je t'éternise
ce soir
Potager du Roy
de toi
prisonnier
de moi
Poète!
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vendredi 19 juillet 2013
Aplon!
Dans la tribu, dans la tribu sauvage
l'on peint, l'on dessine, l'on chasse, l'on enterre, l'on prie
dans la tribu, dans la tribu sauvage
l'on pleure, l'on rit, l'on tue, l'on vit
dans la tribu, dans la tribu sauvage
l'on a sa place et on la garde
dans la tribu, dans la tribu sauvage
tous sont heureux
au coin du feu....
sauf le plus jeune des fils du chef
toujours à l'écart des autres
sauf le plus fragile des fils du chef
à chasser
impropre
à se battre
sauf le plus fragile des fils du chef
incapable de suivre la tribu, la tribu sauvage
sauf le plus beau des fils du chef
qui a si peur de la mort
dans
la tribu, la tribu sauvage
et cela attriste sa mère
et cela fait rager son père
et cela rend jaloux ses frères
tant de soins pour une bouche inutile
sauf le plus fragile des fils du chef
qui ce matin
s'est écarté des autres
qui ce matin
s'est mis à l'écart
qui ce matin
écoute
le chant des petits oiseaux
tristes
comme lui
le chant des petits oiseaux
enjoués
comme lui
le chant des petits oiseaux
en vie
comme lui
le chant des petits oiseaux
menacés
comme lui
le chant des petits oiseaux
agonisant
tués
râlant leurs derniers souffles
comme lui
un jour
avec attention!
Ah
il est comme eux
et
ils sont comme lui
et
il les imite
ce matin
et il transcrit
leurs larmes
et il transcrit
leurs rires
et il transcrit
leurs langues
à midi
lui seul
le soir
par des chants
depuis
au coin du feu
par des vers
depuis
au coin du feu
par des épopées
au coin du feu
par des chants mélancoliques
au coin du feu
par des rimes parfois stupides
pour rire
lui seul
métamorphosé
tour à tour
gracile moineau
ou menaçant rouge-gorge
ou fier aigle
ou roi paon
ou phénix des bois
ou
chardonneret
éternel mélancolique
lui seul
craint
maintenant
sacré
dans la tribu, la tribu sauvage
et
depuis
son nom est transmis
de génération en génération
de Poètes
et
depuis
comme nous
il tente de dompter, d'amadouer, de distraire
comme moi
la tribu, la tribu sauvage
et
c'est lui qui a inventé la Poésie
et
j'essaie de l'imiter
modestement
j'invente
et
je vais vous dire
le secret
quand même
je vais vous révéler
son nom
même si c'est un secret
et
les oiseaux
l'aiment
les Poètes
l'aiment
dans toutes les langues
son doux nom
dans la tribu, la tribu sauvage
il était connu
sous ce nom
il y a des millénaires
on l'appelait
Aplon!
jeudi 18 juillet 2013
Alexis, Alexis, Alexis... Aliocha!
Nice
enfer
40 degrés à l'ombre
yeux figés
Alexis
descente du Parc Impérial
Boulevard du Tzarewitch
sur ses pas
la neige de l'été
salée
sous mes pas
les feuilles de coquelicots
fanées
sous mes pas
je respire mal
une odeur de cyprès brûlé
je pleure
maudit destin des Romanov
pauvre Alexis
en sang
maudit
mois d'Octobre
pauvre Alexis
en sang
maudit
Dieu ogre
pauvre Alexis
en sang
maudit
Tsar Lénine
pauvre Alexis
en sang
maudit été
pauvre Alexis
en sang
maudite Révolution
pauvre Alexis
en sang...
O
le ciel
rougeromanove
tout ce soir
écarlate
la coupole de l'église orthodoxe
ce soir
le ciel rougeromanove
tout ce soir
écarlate
la façade du Parc Impérial
ce soir.....
et tu te caches en vain
fantôme
dans la lumière crue
de la toundra en feu
qui envahit
Nice
ce soir
et tu te caches en vain
Alexis
dans la lumière crue
de la toundra en feu
qui envahit
Nice
ce soir
Alexis
je te vois
partout
et
je te donne raison
pauvre Alexis
en sang
moi qui te porte
dans ce poème
Poète maladroit
pauvre cosaque
moi qui te porte
dans ces vers
rimailleur éclopé
Boulevard du Tzarewitch
enflammé
je te donne raison
quand
à l'aube
tu me souffleras
demain
à l'aurore
quand
tu t'en iras
Alexis
avec le vent frais du matin
hanter un autre Poète
avec le vent frais du matin
en me laissant ton message
Alexis
-Une idéologie
ne vaut pas
Alexis
mort!
Jamais!
Alexis, Alexis. Alexis...Aliocha!
vendredi 12 juillet 2013
Au bord du plongeoir
Au bord du plongeoir
l'on a mal au cœur
au bord du plongeoir
l'on tremble et l'on tremble
au bord du plongeoir
tout se brouille
et pas à cause de l'odeur chlorée
et
l'on entend les cris des écoliers
au bord du plongeoir
goguenards
et
l'a mal au ventre
au bord du plongeoir
froussard
-Ah les copains!-
et
l'on ne peut plus reculer
l'âme à nue
et l'on maudit
cet enseignant qui braille
si près
cette piscine
sur le moment
cet endroit
cette enseignante qui braille
si loin
ces instants à ma vie arrachés
- Ah si j'avais oublié mes affaires à la maison! -
et
obéissant
finalement
docile
finalement
résigné
l'on saute et l'on prie et l'on saute et l'on déteste ce moment
et
obéissant
finalement
docile
finalement
résigné
l'on saute et l'on prie et l'on saute et l'on déteste encore plus ce moment
l'entrée dans l'eau
hyogaement
.les larmes sous l'eau!
O
quelle idée de m'y ramener
Apollon
à cette piscine
quelle idée de m'y faire replonger
Apollon
ce matin
même pour un poème
à ta piscine bleue
je tique!
C'est vrai
je tremble toujours sur le plot
Apollon
chaque poème est un bord de plongeoir
avec toi
je prends toujours mon élan
Apollon
chaque poème est mon défi quotidien
la tête sous l'eau
et je te maudis bien
cruel dieu
pendant qu'au bord du plongeoir
je reprends demain ma place
Poète
et
le feu dans les cheveux
je te bénis bien
gentil dieu
en quittant ta piscine
je m'émerveille et je ris
merci pour ta perche
je te remercie
pendant
je te récite
ce matin
.................................
Au bord du plongeoir
l'on a mal au cœur
au bord du plongeoir
l'on tremble et l'on tremble
au bord du plongeoir
tout se brouille
................
mercredi 10 juillet 2013
Tais-toi aussi serpent Apollon!
Ah
c'est le début
triomphants
les sept anges
sonnent
les sept trompettes
résonnent
triomphantes
c'est l'Apocalypse!
Ah
c'est la fin
radieux
les sept anges
sonnent
les sept trompettes
résonnent
radieuses
c'est l'Apocalypse!
Et
hagards
les morts
se lèvent
et
les marmots
se relèvent
et
les vieillards
se soulèvent
et se guident
affermis
enfin
heureux
au Verbe divin
aux salvateurs mots
à la voix miséricordieuse!
Et moi aussi
je secoue aussi ma poussière!
Et moi aussi
j'abandonne aussi lyre et fanion!
Et moi aussi
je redécouvre aussi un ciel bleu!
Et moi aussi
je m'émerveille aussi de la beauté!
Et moi aussi
ébloui j'abandonne aussi Apollon!
Et moi aussi
aveugle vieillard
je me laisse guidé
aussi
à fur à mesure des pas
rajeuni
à fur et à mesure des vers
aussi
par l'hôte divin!
Paix; paix enfin!
Chantent les anges!
Le Paradis, le Paradis enfin!
.....
chante aussi le Tentateur!
Plus jamais, plus jamais de sommeil!
Las!.....
Plus jamais, plus jamais de rêves!
Las!....
Plus jamais, plus jamais de Poésie!
Las!...
Tais-toi aussi serpent Apollon!
jeudi 4 juillet 2013
mon hôtel de Madagascar
Il est un joli hôtel
très loin
dans une grande île
très loin
dans un presque continent
il est un hôtel
joli
et
chaque nuit
je le visite
chaque nuit
je le visite
je souris
et
chaque pièce
chaque pièce
j'en inspecte
les éléments
en soupirant d'aise
qu'il est beau mon hôtel
je ris
et
chaque nuit
sous un figuier des banians
de loin
je savoure
son spectacle
son spectacle
je savoure
de loin
sous un figuier des banians
à l'autre bout
du parc
ébloui
et
chaque nuit
respectueusement
j'accueille
mes hôtes si turbulents
mes hôtes si turbulents
j'accueille
respectueusement
mes rois lémuriens
ravi
et
chaque nuit
je chasse
le papillon
exotique
le papillon
je chasse
pour le libérer
tout de suite
sans le blesser
dans le grand fumoir
de l'hôtel
mon papillon
maudit
et
chaque nuit
je rêve
sous les palétuviers
s'y pardonner
bon
Mauvais
mauvais
Bon
s'y pardonner
sous les palétuviers
les amis retrouvé
les frères retrouvés
mais las
mon rêve n'est qu'un mirage
et je pleure
mon rêve n'est qu'un mirage
un si joli mirage
et je pleure
ma folie
et je pleure
une folie
qui me hante
chaque nuit
qui me hante
-parfum de vanille!-
mon hôtel de Madagascar
Poète!
Zonas de SARDE!
Ah
dans mil ans
mes poèmes
plus que des cendres de papier
grises
dans mil ans
pleurait
ce matin
sur les bords du fleuve lent
pleurait
ce matin
près des roseaux du Nil rouge
le Poète!
Ah
dans mil ans
mes larmes
plus que des cendres de papier
grises
mes rires
dans mil ans
pleurait
ce matin
sur les bords du fleuve lent
pleurait
ce matin
près des roseaux du Nil rouge
le Poète!
Et
rien ne le console
ce matin
le Poète
même pas les jolis matelots
ni les graciles abeilles d'Alexandrie
ni les grenouilles reines des nénuphars
rien ne le console
pas même le blond Apollon
ni les orientales Muses
ni les tristes milans
qui dansent autour de lui
tambourinant soleil!
Et
rien ne l'égaie à midi et rien ne l'émeut
et il pleure et il pleure
encore plus
et
rien ne l'amuse à midi et rien ne le fait rire
même pas la vue d'un petit enfant
malhabile
peinant à monter l'échelle
d'une barque
guidé par le nocher
plein de sollicitude
qui en a du coup posé les rames
sur une cruche d'argile
pas même la vue d'un petit enfant
qui pleure en voyant s'éloigner la barque
et son père sanglotant
aux bords de la rive
surtout pas à la vue d'un petit enfant
qui le fait
ce soir
composer
à minuit
en larmes
son plus beau poème
celui qui le fait entrer dans les livres de Poésie antique
sa plus belle oeuvre
celui qui me fait aussi pleurer
son dernier soir
celui qui me fait aussi pleurer
ce soir
son plus beau poème
celui qui le fait entrer dans les livres de Poésie antique
sa plus belle oeuvre
pour la postérité
et
il écrit et Yourcenar traduit et je lis et chaque mot m'est une larme
du grand Poète
de l'illustre
de l'homme
Zonas de SARDE!
------------------------------------------------
"Sombre passeur Charon, dans la noire vapeur
Du Styx, parmi les eaux blêmes, parmi les âmes,
Lorsque viendra l'enfant qui nous quitte aujourd'hui,
Sois bon, tends-lui les bras, lâche un instant tes rames.
Il est petit; il marche à peine; il aura peur,
Aide-le à grimper l'échelle étroite et rude,
Et pour le long, le froid passage de la nuit,
Place-le dans ta barque avec sollicitude."
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