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lundi 22 septembre 2014

Vive le Roy!

....
Chut le gardien peut venir!
Et j'ai pris
la craie blanche
volée tout à  l'heure
subrepticement
petit Hermès  de 9 ans

et 



 athlète

je nettoie
le sol
enlève
les cailloux
je prépare  le terrain

en enfant ingrat
à celle qui m'a élevé
enfant récalcitrant  à  celle qui m’éduque
je tiens le bâton
en tirant la langue
de biais
je savoure la poussière
fine
qui colle la peau et l’âme

esthète!
....
A chaque fois
que la Classe est finie
avant de faire les devoirs
et de regarder
Candy
puis
Goldorak
ma soeur et moi 
nous jouons à  Levallois
sur les toits colorés Barbapapa
pentus
aigus
du Conservatoire
et nous tremblons
le gardien va t-il nous surprendre
nous sermonner
nous mettre à l'amende?
C'est que le jeu est très  dangereux
à  la Récréation
ce lieu est réputé  par les casse-cou
l'on s'y risque
l'on y tombe
l'on y pleure
et l'on y revient!

Ah

ma sœur fait le guet
et je me décide  
pour l'ultime  
 provocation
j’écris
pour le narguer
ce gardien ronchon
pour la mécontenter
la mégère
 très lentement
trop lentement
paresseusement
 trop paresseusement

et je regrette encore
que dans son nom
elle n'en ait pas
la cause de ma révolte
c'est si poétique
et j'en pleure presque
de ne pas avoir
chipé
une craie rouge

plutôt
pour souligner la voyelle rebelle
l' impertinent
Y
l' insolent
Y
à la fin du mot!
 ....
Et ensuite
nous avons filé
et
 le lendemain
le temps
la pluie
 le gardien
 avaient tout  balayé
 et pourtant ces mots
restent gravés
éternellement
dans ma mémoire
éternellement
dans mon cœur

et
à jamais
 je les grave 
dans ce poème
ce juron pour le Cerbère
ce merde adressé à  la République
 par un enfant de 9 ans 
à la craie

mon acclamation envolée par le temps
-qu'il est beau mon Y à la fin
je savoure toujours
d'ailleurs je vais le mettre en rouge!-

mon

Vive le Roy!

lait moussu!

  Ah
chaque matin

enfant

tu verses

pour ton petit ami

du lait
chaud

moussu

dans un grand bol

c'est ton geste habituel
avant
de partir
dans le froid

tu le remercies
ainsi
ton gourmand lutin
gentil

tu le contentes

de cette boisson
que tu poses
délicatement
au coin de la cheminée

tu en es certain

le fadet
va
adorer

et tu as bon cœur!

Ah

personne ne s’étonne
dans la maisonnerie

mais si cela se savait
à   l’école
tu serais bien grondé

par le Maitre qui ne croit en rien

superstition
à extirper
dirait
le libre penseur

mais si cela se savait
au catéchisme
tu serais bien chapitré
aussi

ne sais-tu pas que ce sont des démons
gronderait
l’ecclésiastique
d'horribles farceurs maudits
par Notre Seigneur

mais
tu n'en as cure
de toute façon

et tu fermes la porte
et tu lui dis
au revoir
en savoyard

et

tu soupires

tu as 6 km
à faire
dans le froid
la neige

que les Étoiles et la lune
pour t’éclairer
seul
pour te guider

dans ce trajet

et

tu te morfonds à  l’École

une journée longue

une journée si longue

 mais

à  ton retour
tu verras

le bol est vide

ce n'est pas moi
te semblera
dire
ton gros matou

et tu te demanderas

curieux

comment est-il donc ce lutin
qui t'aide
qui te protège
qui hante cette maison
qui attire sur la famille la prospérité

et cela te préoccupe
et souvent tu interroges tes parents

comment est-il
le fadet

et

père et mère  ne répondent pas
et haussent
les épaules

ils n'y croient pas vraiment

non plus

en ce début du XXième siècle

contes de veillée
divagations d’ancêtres

mais pourtant
père  et mère

scientistes

te laissent
néanmoins
gâcher du lait
chaque matin

du bon lait

n'interviennent pas
dans ton manège

un  bol de  lait

et te disent
de ne jamais le déranger

de ne jamais le surprendre
de chercher à  le voir

si le fadet existe
il maudira
la maison

que des malheurs
si le génie  est mécontent

sceptiques
campagnards

ne sait-on jamais?

Et

tu en remercies le ciel

leur cupidité

 te  permet
de régaler
ton lutin
reconnaissant
d'un bon bol
généreux

comme eux

ils l'avaient fait
enfants

de bon lait

d'un si bon lait

de lait chaud

de lait moussu!

vendredi 19 septembre 2014

...pauvres dieux infirmes

Pauvre gentil Héphaïstos pauvre dieu boiteux infirme
Forgeron mal aimé des Hommes et des Dieux olympien
Tu es si utile  pourtant tu  ne provoques qu' hilarité
Mépris ou dédain pourtant ton atelier tient firme
De l'Enfer pourtant toujours avec familiarité
Tu forges le fer dans la chaleur et la sueur!

Comme toi tes cyclopes ne sont pas des Hyacinthes! Charité
Les dieux t'acceptent pourtant mais ne te regardent qu'avec peur
Pauvres jolis Immortels avec eux pas de parité!

Il n'y a qu'un dieu pourtant qui t'aime bien dans les vapeurs
De soufre  et  le fer rouge te parle c'est le gentil Éros!
Il a tant besoin de tes flèches  il en est insatiable
Et puis il est tendre te console touche ta bosse!
Pour lui tu es un personnage remarquable
Il se met à   côté  de toi te sourit sale gosse
Tu devrais lui en vouloir il t'a joué  un tour pendable
Ton beau-fils! Ta femme et Arès t'ont trompé rosse
Amour pourtant il est le seul à  te comprendre quand tu beugles
Toi le boiteux! Il te fixe lui l' aveugle!


Et vous pleurez tous deux seuls pauvres dieux infirmes

Et toi encore plus pour le pauvre Éros -   beau et aveugle!

jeudi 18 septembre 2014

JENS et HANS!

Dans
cette île  de la Mer du Nord 
ballotée 
entre le Danemark et l'Allemagne 
tous les jours
depuis qu'ils sont en vacance
les copains de 14 ans
prennent
vélos et serviettes
et
vont sur les dunes!

Ah

le blond Jens
rêve  de partir
très loin de cette maison
austère
il sera marin 
il  voguera
dans des contrées
baignées  par  le vent amical
qui lève les cheveux et les blancs sables de la Baltique
au loin 
l'aventure l'attend
une mer amande chaude
des sirènes
des odeurs de miel et de curcuma
des couleurs de safran et de vermillon
des églises chamarrées  

la Méditerranée 

les gâteaux en étoile au gingembre et les étoffes de velours
 que l'on ramène
à la NOEL
à sa famille
restée dans l'Ile

tout lui chuchote

pars

et il pleure heureux!

O

le brun Hans 
lui
aime cette Ile 

le vent qui souffle
le sable qu'on avale 
et
que l' on crache 
les veillées  du pays 
pendant lesquelles
 les légendes
sont racontées
en frison
par les grands-mères
aux enfants terrorisés 


histoires
de fantômes
rôdeurs
d' ancêtres
maudits
naufrageurs
 damnés
et  les grands-pères 
écoutent goguenards mordillant la pipe 
il officiera Pasteur
dans la petit église de pierre de cette Ile  encore païenne  

tout lui chuchote

reste

et il rit triste! 


JENS et HANS!

Adieu Cognac je ris odieux cognac je pleure!

Adieu

Cognac


je

ris


odieux



cognac


je

pleure!

mercredi 17 septembre 2014

Charentais!

Ah

gentils académiciens

ne me craignez pas
ne redoutez pas
mon orgueil
ne tremblez pas
devant
mes poèmes
ne frissonnez pas
Pères Conscrits des Lettres

mais


accueillez moi
ambitieux
Charentais!

Ah

je sais 
je pose ma candidature

de Cognac
d’Angoulême
terres

Rastignac

extraction
Poète

je regarde
votre demeure
avec
envie
mais


accueillez moi
ambitieux
Charentais!
Faites
moi
une place

j'aime
le luxe
le doré
républicain
les Lettres
Paris

avec moi
pas de culte du misérabilisme
pas de vénération pour les chaumières cloaques
j'ai faim

mais


accueillez moi
ambitieux
Charentais!

Ah

déjà

je rêve
de déposer
mon bicorne
sur le fauteuil
sur mon fauteuil
mon épée
et
mon écharpe
rouge Jarnac Mitterrand

et de discourir
avec vous

sur la lettre
C



Charentais
mais


accueillez moi
ambitieux
Charentais!

mardi 16 septembre 2014

A Cognac A Saint-Léger!

A Cognac
A Saint-Léger

Quatre regards
mornes...

A Cognac
A Saint-Léger

Trois prières
enfantines...

A Cognac
A Saint-Léger

Deux euros
salvateurs...

A Cognac
A Saint-Léger


Un cierge

l
a
r
m
e


la vie est belle

quand
 même...



A Cognac
A Saint-Léger

A  la sortie de l'église

le soleil

illumine

tout


la vie est  si légère!


A Cognac
A Saint-Léger!