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lundi 30 mai 2016

Maman !



L’infirmière arrive à tout supporter
Tout supporter

Les opérations de la dernière chance
Les cervelles éclatées
Les hémorragies
Les yeux crevés
Le sang, le sang et le sang
Qui ruisselle
Sur le drap
Blanc neige
Les corps bleutés
Même la vue des familles éplorées
Et les cornettes noires des veuves

L’infirmière arrive à tout supporter

Tout supporter

Mais il n’y a qu’une chose qu’elle ne supporte pas

Dans toutes les langues
Dans toutes les confessions
Dans tous les âges

Elle ne supporte pas
Elle ne supporte plus
Elle ne supporte jamais

Quand les blessés mortels
Évanouis ou pleinement conscients
Râlent

Elle ne supporte pas
Elle ne supporte plus
Elle ne supporte jamais

Dans leurs rêves
Dans leurs derniers moments
Dans leur dernier souffle
Dans leurs ultimes prières

Elle ne supporte pas
Elle ne supporte plus
Elle ne supporte jamais


L’infirmière

Leur  dernier cri


Maman !

vendredi 27 mai 2016

Les Mai !



La mousse apaisante
Dans l’opaque
 Givre
Sublime
Mon espoir…

Les mai...




Ce soir
La colline
Se noie 
 Dans les cerisiers 
Candide
Le vent
Alcoolique
Rit 
Le pin 
Scintille 
De mille neiges
Le pommier
Rouge trêve
Nage
Dans l'herbe folle
L'hiver
S'éteint
Dans l'orange Soleil !




Les Mai...



L'alizé tristement se fige

Les mai...


La mousse apaisante
Dans l’opaque
 Givre
Sublime
Mon espoir…

Les Mai

Les   oliviers s'emballent
Et ruissellent de murmures dorés
Le destin niçois  
Minot insolent
Tire sa langue
Arrogance des coups de dé 
 Les   oliviers s'emballent...

La mousse apaisante
Dans l’opaque
 Givre
Sublime
Mon espoir…


Les Mai !

mercredi 25 mai 2016

A Trèves !


Deux ombres dans le brouillard
Deux ombres
Longent la cathédrale, les tilleuls, le Palais rose
Les grands murs
Dans le brouillard d’octobre
 Frais
Deux ombres
Une mère et un enfant
Se hâtent
De retour du Lycée

A Trèves.


Deux ombres dans le brouillard
Deux ombres
Une mère et un enfant
Se hâtent
Deux ombres
Longent la Croix du  Marché de la Ville
Les grands murs
Dans le brouillard de janvier
Enneigé
Deux ombres
Une mère et un enfant
Se hâtent
De retour du marché

A Trèves.



Deux ombres dans le brouillard
Deux ombres
Longent  la porta Nigra, les vignes, l’amphithéâtre
Les grands murs
Dans le brouillard  d’aout
Chaud
Deux ombres
Une mère et un enfant
Se hâtent
De retour de la Bibliothèque

A Trèves.

Deux ombres dans le brouillard
Deux ombres
Longent  les berges de la Moselle
Les grands murs
Dans le brouillard d’avril
Rose
Deux ombres
Une mère et un enfant
Se hâtent
De retour de l’office

A Trèves.


Et toujours l’enfant
Longe les grands murs
Noirs et brillants
Et en caresse la surface…

Derrière  les grands murs
Il y a surement des gens
Heureux
Comme lui
Se dit l’enfant
Bien protégés
De l’extérieur

A Trèves.

Ah
Être comme eux
A Trèves…

Les grands murs
Des  couvents  de la Ville
Fascinent déjà le petit
A la place des moines
Il  s’imaginerait  bien
A la place de Dieu
Il s’imaginerait tout
Derrière les grands murs
Il imagine déjà sa Cité

A Trèves…


Il est déjà un peu trop philosophe
Soupire sa mère
Quand il l’interroge
Viens, ne traine pas près des murs
Tu vas te salir…
 Et les gens sourient en voyant leur manège
Les Marx sont des notables de la Ville
Et leur fils est déjà brillant pour son âge
Il ira loin
Karl


A Trèves !

mardi 24 mai 2016

Il ne viendra pas Il ne reviendra jamais L’ami !

 Près de la préfecture de  Police de Paris
Aux bords de la Seine
Je lance des morceaux de pain sec
Aux moineaux
Sur les berges de la Seine
Jamais aux pigeons…

Il ne viendra pas
Il ne reviendra jamais

L’ami !

J’ai vainement attendu
J’ai vainement marché
Je ne le rencontre pas
Le hasard sollicité ne fonctionne jamais
Encore une journée perdue

Il ne viendra pas
Il ne reviendra jamais

L’ami !

Ce soir je prendrai la ligne 27
De nouveau
Le retour
Pourquoi perdre mon temps
A errer
Près de la Préfecture de Police de Paris ?
Bah

Il ne viendra pas
Il ne reviendra jamais

L’ami !

Les amis ne reviennent jamais
Vais-je penser
Quand le bus s’élancera
Contrairement aux enfants prodigues
Je me mettrai au fond
J’ai bien tort d’espérer
Bientôt chez moi
Place Jeanne d’Arc
je pourrai pleurer

Il ne viendra pas
Il ne reviendra jamais

L’ami !



Il pleut bien dehors
Et j’appuie ma tête
Sur le bus trépidant
Je vais cesser demain
Assez de ce Purgatoire
Je tourne la page
Par un poème
je clos l'histoire

Il ne viendra pas
Il ne reviendra jamais

L’ami !



Ce n’est qu’au Paradis qu’on le retrouve
Peut-être
Ou en enfer
De nouveau réconcilié ou peiné


L’ami retrouvé…

Quand même un espoir....Je ris

Il ne viendra pas
Il ne reviendra jamais

L’ami !

lundi 23 mai 2016

Keynes

- Ah ce Rentier m’exaspère ! - Et moi aussi ! - Et moi aussi ! -Il faudrait tuer le Rentier - Maudit Rentier ! Les exclamations indignées des enfants ont retenu l’attention de cet homme si distingué qui se promenait ce matin le long du stade de rugby rempli de brumes. Il ne peut s’empêcher en riant de se mêler à la conversation et d’interroger ces faces rouges de haine et de sueur. Qui est donc ce terrible Rentier ? - Il se nomme Rentier -C’est notre chef d’équipe -C’est notre camarade de classe - Il ne nous passe jamais le ballon - Il se fait toujours plaquer - Il retient les passes ! -Il ne joue jamais collectif - Chut il arrive ! Il nous appelle ! Au revoir monsieur…. S’il est si mauvais joueur pourquoi continuer à jouer avec lui ? Les enfants se taisent et regardent leurs souliers….Heu… Et puis s’en vont penauds un à un… C’est beau tout cela mais je ne sais toujours pas ce que je vais faire pense en s’éloignant l’individu si élégamment habillé. Economiste ou mathématicien ? Poète ou romancier ? Si je me présentais aux Communes ? Il faut tuer le Rentier ! Les enfants sont si drôles dit-il en écrasant sa cigarette. Le soleil se lève sur la pelouse mouillée. Tuer le Rentier…Et si je faisais de l’économie finalement ? Keynes allume de nouveau une cigarette…

Emile Combes


Enfant
Souvent
Il en a rêvé

D’abord
Un ruisseau
Serpentant
Les tanneries
Et les moissons 


Ensuite  une anguille
 Et un grelot
Au tintement incessant
Durant le songe
Énervant frelon

 
Et puis un donjon
 Enfin 
Au gré des humeurs d'Apollon
Un donjon doré
Ou un donjon argenté
Au gré des lunaisons
Ou un donjon gris Charente
Ou un donjon arc-en-ciel 
Au gré de l’humeur du temps
Ou des saisons

Un donjon coloré
 Au gré des feux d'artifice
 Un donjon crénelé
Fier
Comme le Sire de Pons

Une pierre défiant le temps

Une pierre sur laquelle il fonderait son église libre-penseuse

Mais cela il ne le savait pas
Enfant 
Encore



Emile Combes !

mardi 17 mai 2016

Trio

Ciel, Mer et Ligne d'horizon
Trio d'amis

 Me rit Apollon💞


Ciel, Mer et Ligne d'horizon
 Trio de bleus
 Me pleure Apollon😭