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mardi 7 juin 2016

L'oiseau

L' oiseau tombe...tombe l'oiseau

L' oiseau vole !

 L' oiseau vole...vole l'oiseau

L'oiseau tombe !

lundi 6 juin 2016

Alphonse BAUDIN



Ce matin
Sur la campagne gelée
Le soleil s’est levé radieux
Sur les amandiers en fleur
L’enfant a trouvé
Sous son oreiller blanc
Une pièce de vingt francs or
Un Napoléon
Et l’enfant s’est mis brusquement à pleurer….

Ah mon petit-fils
Pourquoi
Pleures- tu ?
C’est une belle journée
Tu reçois un Napoléon
S’interroge dubitative
La grand-mère

Ce matin
J’ai eu une idée étrange
Mère-grand
Peut-on mourir pour vingt cinq francs
Se lamente l’enfant…

Ingrat petit-enfant
Vingt francs ne te suffisent pas ?

Peut-on donc  mourir pour vingt cinq francs
Réitère l’enfant en larmes

Que tu es bizarre mon enfant parfois !
Non reprend l’aïeule
L’on meurt pour ses idées
La Liberté
Ou son Dieu
Ou sa Dame
Ou son Roy
Ou son drapeau
Ou son panache
Pour des choses qui ont de la valeur
En dehors de nous
Pour pas grand-chose parfois
Une pomme à Troie
Mais quelque chose de symbolique
Pas pour des pièces d’or
Pas pour vingt-cinq sous
Matérialiste garçon …

Et si les vingt-cinq francs sont un prétexte ?
L’enfant est tenace

Toge prétexte ?
L’aïeul est un peu sourd…

Bientôt les Liberalia
Sourit l’enfant

Pardon ?


Ce n’est rien  Mère-grand…L’on verra !

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Que les couchers de soleil au Panthéon sont tristes
L’on y voit vingt-cinq soleils 
Me suis-je dit
En descendant  la rue Soufflot
L’on y voit vingt-cinq soleils mourir
Au dessus de la tombe d’Alphonse BAUDIN !

Que les levers de soleil au Panthéon sont joyeux
L’on y voit vingt-cinq soleils 
Me suis-je dit
En descendant  la rue Soufflot
L’on y voit vingt-cinq soleils renaitre  
 Au dessus de la tombe d’Alphonse BAUDIN !

vendredi 3 juin 2016

Souris !



Quand j’arriverai
Devant le seuil
Brillant
De la grande Porte
Du Paradis

J’ai rêvé hier
Lecteur
Souris...

Quand le livre rouge
De mes actions et de mes fautes
Sera examiné
Par l’ange Justicier
Tenant la Balance divine


J’ai rêvé hier
Lecteur
Souris....

Quand je serai jugé et disculpé peut-être
Et  beaucoup pardonné aussi

J’ai rêvé hier
Lecteur
Souris...

Quand l’œil de Dieu s’ouvrira
De son sommeil
Enfin
Pour me couvrir

J’ai rêvé hier
Lecteur
Souris....

Alors

Je me fonderai
Dans l’image
De la pupille dorée de  Dieu

Alors

Dans le reflet
Vert amande
De la pupille argentée  de  mon chat
Protecteur

Alors

J'exploserai.....


J’ai rêvé hier
Lecteur

Souris !

jeudi 2 juin 2016

Thomas Mann



Le stylo-plume
A cassé
Ce matin
A la nouvelle
Un coup sec
Sur son corps
Lui a été fatal
Et le vieillard
Erre
Dans sa maison
Désemparé !


A midi
Thomas Mann
Pleure…


L’après-midi
Le vieil homme
Est allé
De commerce en commerce
Par ses demandes
L’ écrivain  a épuisé les vendeuses
Et de guerre lasse
Il en a commandé un
Un Mont Blanc
Livraison la semaine prochaine
C’est promis
Lui a  dit un joli vendeur….


Ce soir
Thomas Mann
Pleure…

Pourquoi est-il donc mort ?
Maudit stylo
Pourquoi est-il donc mort ?
Maudit ami
Pourquoi est-il donc mort ?
Maudit Klaus
Pourquoi est-il donc mort ?
Son fils !

mercredi 1 juin 2016

Une soirée chez les Bernanos.



C’est trop tiède pleure l’enfant rétif.


Comment cela trop tiède ! Assez… maugrée le père.


Tu ne vas pas commencer  ce soir Georges se lamente déjà la mère impatiente


 Ce n’est pas assez chaud ou ce n’est pas assez froid pleure l’enfant récalcitrant

Cesse donc tes caprices Georges   se lamente déjà la mère en remettant un broc d’eau bouillante.

Qu’est ce que l’on va faire de toi maugrée le père !


« Je connais tes œuvres. Je sais que tu n'es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant! Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche «  

pleure l’enfant dans  la baignoire en contemplant l’eau qui se refroidit.



Toujours le soir l'apocalypse maugrée le père.



Une soirée chez les Bernanos. 


mardi 31 mai 2016

Charlotte Corday !


Celle qui tient fermement
Ce matin

Le poignard

Ce n’est pas une jeune  exaltée
Qui connaît par cœur
Les vers
Des Tragédiens

Ce matin

Charlotte…

Celle qui tient fermement
Ce midi

Le poignard



Ce n’est pas une jeune normande

Ce midi

 Traitre à son pays


Ce midi

Charlotte….


Celle qui tient fermement
Ce soir

Le poignard

Ce n’est pas une  jeune suicidaire



Ce soir

Charlotte…

Celle qui tient fermement
Ce matin

Le poignard


C’est la France
Lasse du sang
Qui coule
Des  entrailles de  ses enfants

Ce matin…


Celle qui tient fermement
Ce midi

Le poignard


C’est la Patrie
 Qui demande
Des comptes
A ses enfants dénaturés par le Crime

Ce midi….

Celle qui tient fermement
Ce soir

Le poignard


C’est la République
Qui n’aime ses Tyrans démagogues
Que morts

Ce  soir…


Et
Le poignard
Se déchaine
Justicier

Et les coups
Sont autant de jugements  populaires

Et l’assassin meurt
Tant mieux

Et l’hydre meurt
Tant mieux

Et Marat  meurt
Pour la postérité

Honni par les fils de ses victimes

Et la Nation
Pour toujours
La remercie
A jamais
Pour son dévouement tout filial

Et je la remercie
Mon héros 
Mon héroïne


Charlotte Corday !

lundi 30 mai 2016

Maman !



L’infirmière arrive à tout supporter
Tout supporter

Les opérations de la dernière chance
Les cervelles éclatées
Les hémorragies
Les yeux crevés
Le sang, le sang et le sang
Qui ruisselle
Sur le drap
Blanc neige
Les corps bleutés
Même la vue des familles éplorées
Et les cornettes noires des veuves

L’infirmière arrive à tout supporter

Tout supporter

Mais il n’y a qu’une chose qu’elle ne supporte pas

Dans toutes les langues
Dans toutes les confessions
Dans tous les âges

Elle ne supporte pas
Elle ne supporte plus
Elle ne supporte jamais

Quand les blessés mortels
Évanouis ou pleinement conscients
Râlent

Elle ne supporte pas
Elle ne supporte plus
Elle ne supporte jamais

Dans leurs rêves
Dans leurs derniers moments
Dans leur dernier souffle
Dans leurs ultimes prières

Elle ne supporte pas
Elle ne supporte plus
Elle ne supporte jamais


L’infirmière

Leur  dernier cri


Maman !