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jeudi 25 août 2016

γνῶθι σεαυτόν


Au temple d’Esculape
Les malades viennent consulter
Au temple d’Esculape
Ils viennent dormir
Et
Bienfaisant
Le dieu les guérit
Et les traite
Par des rêves et des songes
Au temple d’Esculape !

Et les Poètes
 Eux aussi 
Malades
Devant leurs ardoises de cire
Vides
Viennent consulter
Au temple d’Esculape
Et le dieu
Bienfaisant
-Il est le fils d'Apollon
Après tout !-
Inspire
Ces âmes tourmentées
Au temple d’Esculape
D’une Tragédie ou d’une satire
Ou de dithyrambes
Pour les guérir de leur mélancolie
Au temple d’Esculape !

Ce matin
Au temple d’Esculape
Un jeune homme pleure
Pleure
Un Poète
Le dieu
Ne lui a soufflé
Qu’une phrase inscrite sur son ardoise de cire
Un jeune homme  se lamente
Se lamente
Un Poète
Maudit Esculape
Adieu Postérité
Adieu Muse
Adieu…

Que des larmes au Temple  d’Esculape !

Et les prêtres le consolent
En vain
Et il part malheureux
Et il sera marchand
Et il sera riche....
Et de dépit  il abandonne son ardoise de cire
Qui  commence à fondre 
Déjà
Au soleil de Grèce
Au temple d’Esculape !

Un architecte
Passant par là
De visite lui aussi
Au temple d’Esculape
A ramassé l’ardoise
Et a lu le message


γνῶθι σεαυτόν


Chic

Justement je cherchais une inscription
A l’entrée de mon temple
En construction

Chic

Jeune homme reviens

Je t'achète ton ardoise en cire

Je veux connaître ton nom

Laisse le monde aux Dieux !

Le jeune homme ne s'est jamais retourné....



Poète sois patient avec Apollon

Parfois il est désespérant

 Connais-toi toi-même !

γνῶθι σεαυτόν

mercredi 24 août 2016

La Genèse du Grand Meaulnes



Au tableau
Monsieur Fournier !

Le verbe meaulner
A tous les temps et à toutes les personnes.

Je murmure
Tu murmures…

Je n’ai pas dit le verbe murmurer
J’ai dit le verbe meaulner
Pas le verbe murmurer !
Vous construisez vos châteaux dans la lune ?
Recommencez !

Je meaulne
Tu meaulnes…

Vous écrivez comment
Tu meaulnes ?

M-E-A-U-L-N-E- …. Moment d’hésitation

Vous vous croyez à l’optatif ou au futur ?

M-E-A-U-L-N-E- S (l'enfant crie sur la  dernière consonne)

S à la fin c’est bien
C’est bien retournez à votre place !
La prochaine fois je vous interroge sur le verbe grandir.
Et méfiez-vous du Bois de St Rémy…

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Quel horrible  rêve pense l’enfant réveillé, en fermant sa serviette pour la Rentrée…

mardi 23 août 2016

Sous les pruniers de Cadeuil


Sous les pruniers de Cadeuil

L’on y  mange Nietzsche
Ou des abricots de l’arbre voisin

Sous les pruniers de Cadeuil

L’on y ramasse des idées
Ou des miettes de pain

Sous les pruniers de Cadeuil

L’on y goute  le grain de midi
Ou le vert raisin

Sous les pruniers de Cadeuil

Le temps passe si vite
Dés le matin

Sous les pruniers de Cadeuil

Tout grandit si bien

Sous les pruniers de Cadeuil

Tout grandit trop bien

Ces arbres mâtins  
Grandissent trop vite

Et l’on   soupire
Le soir
A la nuit étoilée
A la pleine  Lune
Au brouillard salin

Sous les pruniers de Cadeuil

Tout parait brusquement blafard
Un jour
Ils
Vont mourir
Avant nous
Peut être
L’on songe toujours

 Sous les pruniers de Cadeuil

L’on récoltera
Leur bois mort
Que l’on brule
Avec des pines de pin
En hiver
Il ne restera  d’eux que des fantômes
Que l’on fait renaitre
Le temps d'un feu
Le temps d'une veillée
Le temps d’une Poésie

Le temps heureux

An die Freude
Sous les pruniers de Cadeuil !

lundi 22 août 2016

15 août

Alors
 Ému
L' on aime encore plus
 La pourpre pastèque
 Et les dents blanches
Qui en arrachent la vie

 Le 15 août

 Alors
 En larmes
 L' on croque les pourpres coquelicots
 Et leurs pétales
Mastics
Amers cocas
Toujours

Un 15 août

Plus jamais tranquilles

Ce soir là
 Tranquille
Les enfants
Sages
 Lançaient des galets
Bleutés
Dans la mer
 Tranquille
Ils ont ricoché
Pourpres
A minuit...


😢
  
Les anges
Habituellement
Tranquilles
Sur les rochers de la Baie
Pleurent
Ce matin 
A Nice.







Plus jamais  tranquilles 😭

mercredi 13 juillet 2016

La sonate au clair de lune


La lune pleure ce soir

Adagio sostenuto

Les étoiles éteintes portent  son fardeau
Un fardeau
Trop lourd à ses jeunes  épaules
A son piano
Posé  un chandelier aux bougies éteintes


La lune pleure ce soir

Adagio sostenuto


Beethoven  regarde le ciel
Si sourd à ses prières
Beethoven  regarde le ciel
Si sourd à ses chagrins
Beethoven  regarde le ciel
Si sourd à ses souffrances

La lune pleure ce soir

Adagio sostenuto


Beethoven  regarde le ciel chargé de ténèbres
Les étoiles  mornes portent son fardeau
Un fardeau
Trop lourd à ses vieilles épaules


La lune pleure ce soir


Posé  un chandelier aux bougies éteintes
A son piano
Beethoven maudit le ciel
Si sourd à ses prières
Beethoven maudit le ciel
Si sourd à ses chagrins
Beethoven maudit le ciel
Si sourd à ses souffrances

Beethoven la hait déjà sa sonate
Mais il a bien tort
Je l’aime bien sa sonate
Sa sonate en do dièse mineur,
Une chance pour moi
Sa sonate porte
Le numéro Quatorze
Rien que pour cela je la retiens
 Rien que pour cela j'en retiens
Toujours trop optimiste
Cela


Le ciel est sourd

Mais

Toujours

Dans la nuit

La lune toujours brille dans la nuit

Un nuage mauve passe devant …-espoir Frères -

Pour le Poète  de 

La sonate au clair de lune

lundi 11 juillet 2016

Dans le train vaporeux.


Dans le train vaporeux

La petite fille a sorti
Ses poupées
De porcelaine
Au teint albe Whistler
Une à une
Elle les caresse et les embrasse
Puis
Elle a déballé  les  joujoux dorés
Qui vont avec
Des parasols et des paravents argentés
Sur le coussin
Rose préraphaélite

Joie

Dans le train vaporeux.

Et affairée
La petite fille joue
Tandis que la mère lit
Le dernier Sherlock Holmes
La petite fille mime
 Un horrible assassinat
Elle imagine une de ses poupées candides étranglées

Horreur

Dans le train vaporeux.

Et elle imagine l’enquête
Et elle examine les preuves
Tandis que la mère indifférente
Regarde
Les ruines des châteaux écossais défiler
Et elle trouve la coupable poupée


Détective

Dans le train vaporeux.


Édimbourg, arrivée dans dix minutes

Sonne l’employé des chemins de fer
A la grande moustache ébène
Si grotesque

La petite fille en rit vieille encore

Agatha Mary Clarissa Miller range tes poupées
Maintenant !

A ce moment 

Ordonne toujours  la mère

Elle s’en souvient encore

Cinquante ans après....

Éternel jeu


Dans le train vaporeux.