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mardi 16 mai 2017

Jupiter et Sémélé

« C’est mêlé de crainte et d’effroi que le Peintre réalise son œuvre… »

Pérore une nouvelle fois le Maître dans son atelier, ce matin…


« C’est mêlé de Foi et de Raison que  le peintre réalise son œuvre… »

C’est mêlé, toujours ce c’est mêlé sourient les apprentis, ce matin.



« C’est mêlé au Monde et à ses pinceaux  que le peintre réalise son œuvre.. »

Toujours ce c’est mêlé…


« C’est mêlé à la peinture de genre et aux  portraits que le Peintre crée… »


Assez de ces anaphores se lamentent les disciples à la longue…




Mon bon Maître Picot avait bien raison 
 
Au bout du compte

Quel bon pédagogue 

C'est mêlé...

Peint ce matin en souriant

Se souvenant du bon temps passé
 

Jupiter et Sémélé


Gustave MOREAU.

lundi 15 mai 2017

Sigur Ros



Regarder le ciel pur
Ardemment
Sans ciller...

Regarder le soleil
Ardemment
Sang si y est...

Écouter Sigur Ros
Ardemment
 Cent ciliées….

jeudi 11 mai 2017

Acide…



Acide
1826
Acide
Vin blanc
Acide
Clarinette
Acide
Équilibre
Acide
Vingtaine
Acide
Carl Maria
Von Weber 


Acide…

mercredi 10 mai 2017

Selma Ottilia Lovisa Lagerlöf sourit.




Alors madame, vous êtes donc venue en Scanie chercher  l’inspiration ?

-Oui Monsieur le Pasteur. L’Association nationale des enseignants m’a commandé un ouvrage de géographie sur notre beau pays mais je n’ai guère d’inspiration,

Le Pasteur méditatif  hoche de  la tête

J’ai arpenté la Suède, j’ai fait plein de photographies de lacs, de vallées et de forêts, j’ai recueilli plein de récits, j’ai lu plein de contes et d’ouvrages de zoologie… Mais pour l’instant rien. Je peine, je sèche…

Le Pasteur  dubitatif propose du café.

Je ne sais par quoi commencer.

La tasse fume.

Eviter le ton pédant rébarbatif, créer un beau conte, mettre la culture populaire en avant, créer une épopée…mais comment commencer ?

Le Pasteur cherche sa pipe et l’allume.

Et vous, Monsieur le Pasteur, comment se comportent vos ouailles ?

- Bah, ils sont comme ils sont, entre le Bien et le Mal, entre le blanc et le noir,  que des variétés de gris…. Tiens,   je vais  vous soumettre un cas intéressant. Connaissez-vous la famille Holgersson  dans le village ?

Holgersson ?

- Ils ont un fils sage comme une image, toujours gentil, toujours serviable, jamais murmurant.  Levé dès l’aube, jamais paresseux, gentil avec les animaux et ses congénères. Un bon élément à l’école par ailleurs. Un enfant parfait.  Figurez-vous que la mère est venue s’en plaindre.

Ah bon ?

- Mon fils est trop bon et trop sage, je suis inquiète, elle m’a dit.   Il ne va jamais se débrouiller dans la vie. Aguerrissez le donc, ne lui parlez plus de justice et de bonté, traitez le avec brutalité, la vie est cruelle.

Le Pasteur s’est levé et  tout en parlant remplit deux écuelles de lait.

Vous avez deux chats ?

Le chat qui dormait  s’étire brusquement.

- La première écuelle est pour le chat, la seconde pour…

Le Pasteur rougit. L’écrivain a compris.


Monsieur le Pasteur,  vous l’homme de Dieu,  vous croyez encore  aux tomtes ?

- L’on ne sait jamais, vous savez, les nisses sont susceptibles…Tenez, regardez à la fenêtre,  voilà le petit Holgersson dont je vous parlais, guidant les oies dociles de sa famille…


Selma Ottilia Lovisa Lagerlöf sourit.

mardi 9 mai 2017

Emmanuel Kant


La routine
L’esprit de Dieu
La routine
L’esprit du Temps
 Avec Raison
La routine vainc tout ! 

Souffle
Heureux
 Dans sa pipe
Des nuages roses
Souffle
Heureux
Les pieds sur son sofa bleu
Souffle
Heureux
Dans son petit salon
Souffle
Heureux
Dans sa petite ville
Souffle
Heureux
Philosophe
Dans le monde entier
Heureux
Souffle
Dans sa pipe nacrée
Des nuages mauve
Souffle
Heureux
Dans la tasse de café
Vide 
Heureux
Souffle
Près de Dieu
Au souffle
Si routinier
Comme lui
Sa créature
Souffle
Heureux

Emmanuel Kant

Mai Pourpre M’encoquelicote…








Mai

Pourpre


M’encoquelicote…

vendredi 5 mai 2017

IVAN IV



Le ton est véhément et décidé.

-          Non, non et non, Pope,  je ne remonterai pas sur le trône.

. Le vieil homme courbé s’est  brusquement redressé.

Dehors,  une foule  grondeuse entoure le monastère.

Le froid persiste ;  malgré le calendrier, c’est le mois de Mai pourtant.

Les arbres encore en fleur tremblent sous la neige, le soleil morne et le vent glacial.

-           J’ai tué et massacré.  Des familles entières sont mortes de faim et de froid à cause de moi. J’ai été injuste envers la veuve et l’orphelin. J'ai étranglé des enfants de treize ans de mes propres mains.  Je ne bâtirai jamais assez de cathédrales et d’églises pour me laver de mes péchés et de tout ce sang, donc je me suis replié ici dans ce monastère. Ne me demandez plus  rien, je n’appartiens plus à ce monde.

Vous êtes le Tsar. Vous êtes le fléau de Dieu. Vos sujets ont besoin de vous. Nous sommes menacés.


-            Je ne mérite rien d’autre que le silence d’avant la mort. Laisse moi Russie, laisse un fantôme! Ce n’est pas à toi mon peuple de disposer de mon globe par ailleurs.

 Ton peuple est aussi pécheur que toi, Tsar. Tu es trop orgueilleux, Prince.  Crois-tu être le seul à avoir défailli ? Reste humble. Si je te le prouve demain,  tu recouvres le pouvoir ?

-          L’on verra !

Le Pope a harangué la foule ce matin.

Ils se sont mis à la tâche alors.

Femmes, enfants, vieillards n’ont pas chômé aujourd’hui.

Tous les arbres en fleur autour du monastère sont à terre dans la journée.  

Estropiés, éventrés, déracinés…

Les fleurs  trempent dans la boue écarlate des chemins et des champs.

 Que le peuple est terrible

Murmure le Tsar ce soir....


Le Printemps revient depuis une semaine, le peuple est content, 

dans une semaine Ivan IV revient à Moscou.