Ne traine pas
A Metz
Ne traine pas
Sur le Pont des Morts
A dit ta mère
Et elle a bien raison
Gentil
Toi qui vas
A l’Ile du Saulcy
Lentement
Ce matin
Plutôt
Hâte-toi
Plutôt
Presse-toi
N’y traine pas
Enfant
Malgré l’aube mauve naissante
Tu y entendras
Sur le pont des Morts
Malgré la neige
Qui ouate tout
Passant
Le râle des noyés
Que l’on jette
Dans la Moselle
La tête couverte d’un drap blanc
Et elle est bien froide
La Moselle
En hiver
Et aucune nymphe
Bravant le dieu barbu
Ne viendra le sauver
L’innocent jeune homme
Et Ausone est bien mort depuis longtemps
Et que Victor est bien cruel
Pleures-tu
Enfant
A Metz
Adulte
Poète
Sur les berges absinthes
de la Seine
Devinant
Là bas
A la place de l’Académie française
La Tour de Nesle
Entendant
Le clapotis
Des libellules
Dans le fleuve
Vieillard expirant
Tu te souviens
Du Pont des Morts
A Metz
Toujours
Trainant
Verlaine.
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