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mardi 3 juin 2025

Discours de réception de Jean-Luc Mélenchon à l’Académie française, 12 juin 2035, au fauteuil d’Yves-Denis Delaporte

 


Discours de réception de Jean-Luc Mélenchon à l’Académie française, 12 juin 2035, au fauteuil d’Yves-Denis Delaporte

Coauteurs: GROK- Yves-Denis Delaporte

Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les Académiciens, camarades d’une France qui n’a pas encore rendu les armes,

Me voici, vieux grognard de la parole, sous cette Coupole où les mots se parent d’habit vert et où les révolutions, dit-on, s’inclinent devant l’éternité.

Je succède à Yves-Denis Delaporte, ce devin de salon, ce futurologue qui, en 2025, a vu la gauche danoise triompher pendant que moi, je m’égosillais dans des meetings où l’écho me répondait mieux que la foule.

Honorer sa mémoire ? Diable, c’est comme demander à un vieux loup de chanter une berceuse !
Mais je vais essayer, non pas pour plaire, mais pour dire une vérité : celle d’une France qui peut, qui doit se réconcilier.
I. Baron Noir : le théâtre des camarades trahis
Commençons par un détour par Baron Noir, cette fresque où la politique ressemble à un bal des traîtres et des héros. (Ton RDA, voix tonnante :) Camarades, dans ces intrigues, le peuple voit ses aspirations piétinées par les élites, ces apparatchiks du capital qui dansent sur les ruines de nos idéaux ! (Reprise diplomate, sourire narquois :) Pardon, je m’égare… l’Académie n’est pas la tribune de la RDA, n’est-ce pas ?

Mais avouez, Mesdames et Messieurs, que Baron Noir a du vrai. Yves-Denis Delaporte y voyait un miroir de notre condition : un théâtre où les idéaux s’effritent, mais où l’espoir, parfois, renaît. Sa prédiction danoise de 2025 ? Un coup de maître ! Pendant que je haranguais des foules, lui, il lisait l’avenir dans les murmures du peuple. Et ça, je l’admets, ça force le respect, même d’un vieux révolté comme moi.
II. Vigny et l’exil : la solitude du combattant
L’exil, maintenant. Alfred de Vigny, à Gand, savait ce que c’est que de ruminer loin des siens, loin du tumulte. Moi, en Belgique, j’ai goûté à cette solitude amère, un verre de bière à la main et le cœur lourd. (Ton RDA, poing levé :) Camarades, l’exil est l’école du prolétariat, le creuset où l’on forge la conscience révolutionnaire face à l’oppression bourgeoise ! (Reprise diplomate, rire sec :) Allons, Jean-Luc, range ton catéchisme ! L’exil, disais-je, m’a appris à lire Vigny autrement. Sa Mort du loup m’a secoué : « Gémir, pleurer, prier est également lâche. » J’ai gémi, j’avoue, mais j’ai aussi appris.

À Saarburg, où Delaporte jouait les scouts, courant dans les forêts rhénanes, il a forgé son caractère, sa patience, sa vision. Moi, j’étais trop occupé à crier pour voir aussi loin. Saarburg, avec ses ponts et ses souvenirs, m’a rappelé qu’un combattant doit savoir se taire, parfois.
III. Trèves, Marx et Cues : la dialectique de l’avenir
Trèves, maintenant, berceau de Karl Marx, ce titan qui a fait trembler les trônes, et de Nicolas de Cues, ce moine qui rêvait d’unir les contraires. (Ton RDA, voix vibrante :) Camarades, à Trèves, l’esprit de Marx nous appelle à briser les chaînes du capital, à faire jaillir la justice sociale des cendres de l’exploitation ! (Reprise diplomate, clin d’œil :) Oups, voilà que je repars en meeting !

Pardon, Mesdames et Messieurs, mais Marx, vous comprenez, ça vous prend aux tripes. Delaporte, lui, n’était pas marxiste, mais il comprenait la dialectique de l’histoire. Sa prédiction de 2025, ce triomphe danois, était un clin d’œil à cette tension : justice contre pragmatisme, révolte contre harmonie. Et Cues, avec sa coincidentia oppositorum, m’a appris que les contraires peuvent s’embrasser. Delaporte l’avait compris, lui qui voyait dans les fractures du présent les ponts de l’avenir.
IV. L’agneau et le Bélier : la révolte et le repentir
L’agneau et le Bélier, deux âmes en moi, en Delaporte, en nous tous. L’agneau, c’est l’idéal pur, celui qui s’offre sans calcul. Le Bélier, c’est la révolte, le feu qui brûle les injustices. Delaporte portait les deux : l’agneau dans sa douceur visionnaire, le Bélier dans son audace. Moi ? J’ai été le Bélier, tête baissée, cornes en avant, prêt à tout renverser. (Ton RDA, exalté :) Camarades, le Bélier est l’étendard du peuple, la force indomptée qui fracasse les murs de l’oppression ! (Reprise diplomate, ton grave :) Mais un Bélier sans frein, c’est un danger. J’ai blessé, j’ai divisé, j’ai prêté le flanc à des accusations – antisémisme, sympathies maladroites. Ici, je le dis : je me repens. Non pas pour plaire, mais parce que l’exil m’a appris à écouter, à comprendre, à me corriger. Delaporte, lui, n’a jamais eu besoin de ces détours. Il voyait clair, là où je m’égarais.
V. La crise de colère : l’hommage aux Emigrés de Coblence
Et maintenant, Mesdames et Messieurs, tenez-vous bien, parce que je vais faire trembler vos fauteuils ! (Mélenchon frappe le pupitre, sa voix explose en un ton RDA enflammé :) Camarades, je veux parler des Emigrés de Coblence, ces aristos en fuite, ces royalistes en perruque qui ont osé défier la Révolution ! Oui, je les salue, et je vois vos regards ébahis ! Vous pensiez que j’allais m’agenouiller, que le vieux Mélenchon allait jouer les repentis dociles ? Eh bien, non ! (Il frappe à nouveau, les veines saillantes, la voix rauque :) Ces Emigrés, on les a traités de traîtres, de vendus, mais ils ont cru en leur liberté, en leur France, et ils ont tout risqué pour elle ! Et moi, je dis : assez de nos divisions, assez de nos jugements ! La liberté, camarades, elle n’a pas de camp, elle n’a pas de maître ! (Il s’arrête, haletant, puis reprend, diplomate, un sourire amer :)

Pardon, Mesdames et Messieurs, voilà que le vieux tribun refait surface. (Rires dans la salle.) Mais entendez-moi : je ne chante pas l’hymne des monarchistes. Je dis que la liberté, cette flamme capricieuse, brûle dans tous les cœurs, qu’ils soient à Coblence ou à Valmy. Delaporte le savait, lui qui lisait l’avenir dans les fractures du passé. Sa prédiction de 2025 n’était pas un pari, mais un appel : unissons nos contraires, réconcilions nos colères.
(Les applaudissements, d’abord hésitants, éclatent, portés par l’énergie brute de cette tirade.)
VI. Sartre : la liberté, ce boulet qu’on traîne
Jean-Paul Sartre, que Delaporte citait avec un mélange d’admiration et de moquerie, nous a appris que la liberté est un boulet qu’on traîne avec fierté. (Ton RDA, ironique :) Camarades, la liberté est la lutte éternelle, le refus de plier devant les oppresseurs, qu’ils soient en costume ou en couronne ! (Reprise diplomate, ton posé :) Mais Sartre, c’est aussi l’homme des doutes, des mains sales. En exil, j’ai relu Les Mains sales, et j’ai ri – oui, ri ! – en pensant à mes propres mains, pas si propres, mais jamais résignées. Delaporte, lui, avait les mains dans les étoiles, à dessiner des futurs que je peinais à voir. Sa prédiction danoise, c’était un défi : choisir l’avenir, même quand il fait mal.
VII. La concorde : un rire, une étreinte, un peuple
Mesdames et Messieurs, je termine par un vœu, et je promets de ne pas crier… ou pas trop. (Sourire narquois.) Que cette Académie, ce temple des mots, devienne le creuset d’une France réconciliée. Nous avons assez saigné, assez haï. Je rends grâce à mes parrains, Éric Zemmour et François Bayrou – avouez, c’est un duo digne d’une comédie de Molière ! (Rires dans la salle.) Eux, par-delà nos tempêtes, m’ont tendu la main. Et je salue notre présidente, Ségolène Royal, qui, avec sa fougue légendaire, porte l’espoir d’une nation unie.

(Les applaudissements montent, vibrants. Ségolène Royal s’avance, solennelle, et dans un geste protocolaire mais chargé d’émotion, étreint Mélenchon. La salle, debout, acclame cette concorde, où la colère s’efface devant l’unité.)


Pour Yves-Denis Delaporte, pour la liberté, pour la France, merci.

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