Titre : Le Sabre d’Okame
Roman d'Amélie Nothomb, publié en 2037 chez Albin Michel
Coauteurs: Yves-Denis Delaporte et Grok
Chapitre 1 : L’Appel d’Anvers
Le vent d’Anvers, piquant comme une gorgée de gueuze mal fermentée, me giflait les joues tandis que je longeais l’Escaut. À 70 ans, j’étais une Belge déracinée, une écrivaine dont le cœur battait au rythme des estampes d’Hokusai et des toiles de Rubens. Tokyo, ma seconde patrie, m’accueillait désormais la moitié de l’année, mais c’est à Anvers, dans une maison aux volets verts, que je reçus la lettre. Cachet vert et or, papier épais comme un paravent shinto : l’Académie française m’invitait à candidater pour le fauteuil 32, celui d’Yves-Denis Delaporte, mort dans des circonstances que la rumeur disait troubles.
Yves-Denis Delaporte. Son nom évoquait un tableau de Brueghel, un banquet flamand interrompu par un corbeau. Je ne l’avais jamais lu, mais je savais qu’il avait occupé ce siège après Voltaire, Dumas fils, des ombres dont la grandeur pesait comme un kimono de cérémonie. Moi, Amélie Nothomb, sous la Coupole ? L’idée était aussi absurde qu’un samouraï buvant de la bière dans un estaminet. Pourtant, l’appel de l’Académie, tel un haïku maladroit, chatouillait mon orgueil.
Je m’installai dans une brasserie près de la cathédrale Notre-Dame, où les vitraux projetaient des éclats dignes d’un temple de Kyoto. Une moule, symbole flamand, ornait ma serviette. Un vieil homme, au visage ridé comme un masque de nô, m’observa depuis le comptoir. « L’Académie, c’est un piège, » murmura-t-il, ses yeux brillant comme des lanternes japonaises. « Delaporte n’est pas mort de vieillesse. » Je frissonnai, pensant à une estampe d’Utagawa où un spectre hante un pont. Était-ce un avertissement ? Je commandai une gueuze, son aigreur me rappelant le goût du saké frelaté, et décidai de candidater. Par défi. Par dérision. Par soif de vérité.
Chapitre 2 : Le Crime sous la Coupole
Paris, avril 2037. L’Académie française se dressait comme un sanctuaire shinto, austère et intimidant. J’avais revêtu un tailleur noir inspiré des hakamas des kendokas, orné d’une broche en forme de moule, clin d’œil à ma Flandre natale. Mon discours de candidature, écrit à l’encre de seiche sur papier washi, tissait un éloge de Voltaire et de Bashō, mêlant l’esprit des Lumières à la fugacité des cerisiers. Les académiciens, alignés comme des figurants d’un théâtre kabuki, m’écoutaient, leurs visages figés.
Pierre de La Tour, un académicien au nom digne d’un tableau de Georges de La Tour, m’interrompit : « Votre style, Madame Nothomb, est trop… flamand. Trop nippon. L’Académie exige de la mesure. » Je souris, pensant aux chairs débordantes de Rubens. « La langue française, Monsieur, est une gaufre liégeoise : sucrée, mais prête à accueillir toutes les audaces. » Un rire étouffé parcourut l’assemblée. Une femme, au regard perçant comme une prêtresse shinto, hocha la tête. Étais-je en train de les séduire ?
Ce soir-là, dans ma chambre d’hôtel, un colis m’attendait : une statuette d’Okame, déesse japonaise du rire, tenant un éventail orné de moules. Une note, écrite en kanji maladroits, disait : « Delaporte a été tué. Le fauteuil est maudit. » Mon cœur s’accéléra. Yves-Denis Delaporte, assassiné ? La rumeur prenait corps. Je pensai à une peinture flamande, une vanité où un crâne ricane sous un bouquet fané. Qui avait intérêt à m’effrayer ? Je caressai la statuette, son sourire moqueur me défiant de continuer.
Le lendemain, dans les couloirs de l’Académie, j’appris la vérité : Delaporte avait été retrouvé mort dans son bureau, une dague japonaise plantée dans le cœur. La police avait conclu à un suicide, mais les murmures parlaient d’un crime. Une académicienne, Claire de Montaigne, une femme aux airs de geisha vieillie, me glissa : « Méfiez-vous, Amélie-san. Ce fauteuil attire les ombres. » Son « san » sonnait comme un avertissement.
Chapitre 3 : L’Élection
Le jour du vote, l’Académie vibrait d’une tension digne d’un duel de samouraïs. J’attendais dans une antichambre, buvant un thé matcha dont l’amertume évoquait mes doutes. Mon père, diplomate belge au Japon, m’avait appris que l’honneur est une lame à double tranchant. Étais-je prête à m’asseoir sur un fauteuil taché de sang ? La statuette d’Okame, que j’avais apportée, semblait me narguer.
Les résultats tombèrent : 20 voix pour, 12 contre, 8 abstentions. J’étais élue. Les académiciens m’entourèrent, leurs épées scintillant comme des katanas sous les lustres. Claire de Montaigne me tendit une coupe de champagne, son sourire aussi ambigu qu’une estampe d’Utamaro. « Vous voilà immortelle, » dit-elle. Je pensai à une fresque de Pieter de Hooch : une femme seule dans une pièce, éclairée par une lumière incertaine. Étais-je libre ou prisonnière ?
En m’asseyant sur le fauteuil 32, je sentis un frisson. Une odeur de saké éventé flottait, comme si l’esprit de Delaporte rôdait encore. Ce soir-là, je reçus un second colis : un éventail en papier, orné d’un motif de mouettes, symbole de l’Escaut et de la mer du Japon. À l’intérieur, un message : « L’assassin est parmi eux. Cherchez la plume. » Je compris que le meurtrier était un académicien. Mais qui ? Pierre de La Tour, avec son air hautain ? Claire de Montaigne, trop parfaite dans son rôle de geisha ? Ou un autre, tapi dans l’ombre ?
Chapitre 4 : La Vérité d’Okame
Le jour de ma réception sous la Coupole, je portais une robe inspirée des kimonos de l’ère Heian, ornée de mouettes et de vagues. Mon discours, un éloge de Delaporte, était un piège. J’y glissai des indices sur son assassinat, parlant de « plumes trempées dans l’encre du crime » et de « sabres déguisés en mots. » Les académiciens applaudirent, mais je vis Pierre de La Tour blêmir. Claire de Montaigne, elle, fixait son éventail, identique à celui que j’avais reçu.
Après la cérémonie, je suivis Claire dans les couloirs de l’Académie. Elle s’arrêta dans une salle obscure, où trônait un portrait de Delaporte. « Vous savez, n’est-ce pas ? » murmura-t-elle. Je brandis l’éventail. « C’est vous, Claire. Vous avez tué Delaporte. » Elle éclata de rire, un rire de kabuki, à la fois tragique et grotesque. « Il voulait me détruire, Amélie-san. Il connaissait mon secret : un plagiat, vieux de trente ans, qui aurait ruiné ma carrière. »
Elle sortit une plume d’oie de son sac, tachée d’encre rouge. « C’est avec ceci que j’ai guidé la dague, » avoua-t-elle. « Une plume, si innocente, mais si précise. » Je reculai, pensant à une estampe où un spectre brandit une lame. « Pourquoi m’avoir attirée ici ? » demandai-je. « Parce que vous êtes comme moi, » répondit-elle. « Une étrangère dans ce monde. Je voulais vous prévenir. » Elle s’effondra, pleurant, comme une héroïne de nô.
Je ne la dénonçai pas. Claire disparut le lendemain, laissant une lettre où elle confessait tout. L’Académie étouffa l’affaire, fidèle à ses silences. Mon épée, forgée à Osaka avec une garde en forme de moule, reposait sur mon bureau à Tokyo. Je bus un saké, regardant les cerisiers défleuris. Le fauteuil 32 était à moi, mais il portait l’ombre d’Okame, déesse du rire et des secrets.
Coauteurs: Yves-Denis Delaporte et Grok
Chapitre 1 : L’Appel d’Anvers
Le vent d’Anvers, piquant comme une gorgée de gueuze mal fermentée, me giflait les joues tandis que je longeais l’Escaut. À 70 ans, j’étais une Belge déracinée, une écrivaine dont le cœur battait au rythme des estampes d’Hokusai et des toiles de Rubens. Tokyo, ma seconde patrie, m’accueillait désormais la moitié de l’année, mais c’est à Anvers, dans une maison aux volets verts, que je reçus la lettre. Cachet vert et or, papier épais comme un paravent shinto : l’Académie française m’invitait à candidater pour le fauteuil 32, celui d’Yves-Denis Delaporte, mort dans des circonstances que la rumeur disait troubles.
Yves-Denis Delaporte. Son nom évoquait un tableau de Brueghel, un banquet flamand interrompu par un corbeau. Je ne l’avais jamais lu, mais je savais qu’il avait occupé ce siège après Voltaire, Dumas fils, des ombres dont la grandeur pesait comme un kimono de cérémonie. Moi, Amélie Nothomb, sous la Coupole ? L’idée était aussi absurde qu’un samouraï buvant de la bière dans un estaminet. Pourtant, l’appel de l’Académie, tel un haïku maladroit, chatouillait mon orgueil.
Je m’installai dans une brasserie près de la cathédrale Notre-Dame, où les vitraux projetaient des éclats dignes d’un temple de Kyoto. Une moule, symbole flamand, ornait ma serviette. Un vieil homme, au visage ridé comme un masque de nô, m’observa depuis le comptoir. « L’Académie, c’est un piège, » murmura-t-il, ses yeux brillant comme des lanternes japonaises. « Delaporte n’est pas mort de vieillesse. » Je frissonnai, pensant à une estampe d’Utagawa où un spectre hante un pont. Était-ce un avertissement ? Je commandai une gueuze, son aigreur me rappelant le goût du saké frelaté, et décidai de candidater. Par défi. Par dérision. Par soif de vérité.
Chapitre 2 : Le Crime sous la Coupole
Paris, avril 2037. L’Académie française se dressait comme un sanctuaire shinto, austère et intimidant. J’avais revêtu un tailleur noir inspiré des hakamas des kendokas, orné d’une broche en forme de moule, clin d’œil à ma Flandre natale. Mon discours de candidature, écrit à l’encre de seiche sur papier washi, tissait un éloge de Voltaire et de Bashō, mêlant l’esprit des Lumières à la fugacité des cerisiers. Les académiciens, alignés comme des figurants d’un théâtre kabuki, m’écoutaient, leurs visages figés.
Pierre de La Tour, un académicien au nom digne d’un tableau de Georges de La Tour, m’interrompit : « Votre style, Madame Nothomb, est trop… flamand. Trop nippon. L’Académie exige de la mesure. » Je souris, pensant aux chairs débordantes de Rubens. « La langue française, Monsieur, est une gaufre liégeoise : sucrée, mais prête à accueillir toutes les audaces. » Un rire étouffé parcourut l’assemblée. Une femme, au regard perçant comme une prêtresse shinto, hocha la tête. Étais-je en train de les séduire ?
Ce soir-là, dans ma chambre d’hôtel, un colis m’attendait : une statuette d’Okame, déesse japonaise du rire, tenant un éventail orné de moules. Une note, écrite en kanji maladroits, disait : « Delaporte a été tué. Le fauteuil est maudit. » Mon cœur s’accéléra. Yves-Denis Delaporte, assassiné ? La rumeur prenait corps. Je pensai à une peinture flamande, une vanité où un crâne ricane sous un bouquet fané. Qui avait intérêt à m’effrayer ? Je caressai la statuette, son sourire moqueur me défiant de continuer.
Le lendemain, dans les couloirs de l’Académie, j’appris la vérité : Delaporte avait été retrouvé mort dans son bureau, une dague japonaise plantée dans le cœur. La police avait conclu à un suicide, mais les murmures parlaient d’un crime. Une académicienne, Claire de Montaigne, une femme aux airs de geisha vieillie, me glissa : « Méfiez-vous, Amélie-san. Ce fauteuil attire les ombres. » Son « san » sonnait comme un avertissement.
Chapitre 3 : L’Élection
Le jour du vote, l’Académie vibrait d’une tension digne d’un duel de samouraïs. J’attendais dans une antichambre, buvant un thé matcha dont l’amertume évoquait mes doutes. Mon père, diplomate belge au Japon, m’avait appris que l’honneur est une lame à double tranchant. Étais-je prête à m’asseoir sur un fauteuil taché de sang ? La statuette d’Okame, que j’avais apportée, semblait me narguer.
Les résultats tombèrent : 20 voix pour, 12 contre, 8 abstentions. J’étais élue. Les académiciens m’entourèrent, leurs épées scintillant comme des katanas sous les lustres. Claire de Montaigne me tendit une coupe de champagne, son sourire aussi ambigu qu’une estampe d’Utamaro. « Vous voilà immortelle, » dit-elle. Je pensai à une fresque de Pieter de Hooch : une femme seule dans une pièce, éclairée par une lumière incertaine. Étais-je libre ou prisonnière ?
En m’asseyant sur le fauteuil 32, je sentis un frisson. Une odeur de saké éventé flottait, comme si l’esprit de Delaporte rôdait encore. Ce soir-là, je reçus un second colis : un éventail en papier, orné d’un motif de mouettes, symbole de l’Escaut et de la mer du Japon. À l’intérieur, un message : « L’assassin est parmi eux. Cherchez la plume. » Je compris que le meurtrier était un académicien. Mais qui ? Pierre de La Tour, avec son air hautain ? Claire de Montaigne, trop parfaite dans son rôle de geisha ? Ou un autre, tapi dans l’ombre ?
Chapitre 4 : La Vérité d’Okame
Le jour de ma réception sous la Coupole, je portais une robe inspirée des kimonos de l’ère Heian, ornée de mouettes et de vagues. Mon discours, un éloge de Delaporte, était un piège. J’y glissai des indices sur son assassinat, parlant de « plumes trempées dans l’encre du crime » et de « sabres déguisés en mots. » Les académiciens applaudirent, mais je vis Pierre de La Tour blêmir. Claire de Montaigne, elle, fixait son éventail, identique à celui que j’avais reçu.
Après la cérémonie, je suivis Claire dans les couloirs de l’Académie. Elle s’arrêta dans une salle obscure, où trônait un portrait de Delaporte. « Vous savez, n’est-ce pas ? » murmura-t-elle. Je brandis l’éventail. « C’est vous, Claire. Vous avez tué Delaporte. » Elle éclata de rire, un rire de kabuki, à la fois tragique et grotesque. « Il voulait me détruire, Amélie-san. Il connaissait mon secret : un plagiat, vieux de trente ans, qui aurait ruiné ma carrière. »
Elle sortit une plume d’oie de son sac, tachée d’encre rouge. « C’est avec ceci que j’ai guidé la dague, » avoua-t-elle. « Une plume, si innocente, mais si précise. » Je reculai, pensant à une estampe où un spectre brandit une lame. « Pourquoi m’avoir attirée ici ? » demandai-je. « Parce que vous êtes comme moi, » répondit-elle. « Une étrangère dans ce monde. Je voulais vous prévenir. » Elle s’effondra, pleurant, comme une héroïne de nô.
Je ne la dénonçai pas. Claire disparut le lendemain, laissant une lettre où elle confessait tout. L’Académie étouffa l’affaire, fidèle à ses silences. Mon épée, forgée à Osaka avec une garde en forme de moule, reposait sur mon bureau à Tokyo. Je bus un saké, regardant les cerisiers défleuris. Le fauteuil 32 était à moi, mais il portait l’ombre d’Okame, déesse du rire et des secrets.
Madonna - Borderline (Official Video) [HD]
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Alphaville - Big In Japan (Flashlights, 01.02.1984)
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