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Qui est donc ce
vieil homme mort ? Réponds tavernier !
Il vient depuis des années le
matin et il passe la journée dans mon établissement.
Et il écrit, et il écrit et au
bout d’un moment, il s’endort sur ses papiers.
Et il dort, et il dort, et il dort et au bout d’un moment il se réveille et il écrit
et il écrit.
Une vie bien monotone somme toute…
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Et il recevait
de la compagnie ?
Jamais personne, monsieur le Commissaire, sauf un marin génois ou corse qui venait
parfois.
Pour se tenir éveillé il m’a donné ce type de substance. Il
me demandait de brûler ces graines.
(le tavernier montre des graines de café).
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Et il vous
parlait ?
Non jamais, il se contentait juste de sourire et de me dire bonjour ou au revoir.
Parfois il marmonnait une phrase étrange.
« Qui ne l'a pas vu ne pourrait le
croire »
Étrange !
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Il vivait de quoi ?
C’était un vieil homme distingué et fortuné, allez savoir pourquoi il
adorait venir chez moi écrire.
Fréquenter une taverne, c’est étrange pour un patricien.
Il m’a toujours payé correctement en tout cas
A la fin, il était
lassé de tout, il n’écrivait plus rien, il se contentait de fixer le mur.
Attendez, j’allais
oublier, il m’a donné ces deux ouvrages en gages.
Le premier je dois le remettre à la police à sa mort, il m’a
pris pour un notaire apparemment.
Un joli titre, le Livre des
merveilles.
(Le policier examine l’ouvrage)
Le second, je dois le remettre au marin génois… Avec des
jolies enluminures, il adorait peindre aussi, je l’ai laissé faire cela aussi.
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Vous connaissez
le nom du marin à qui vous devez le remettre ?
Oui un certain Colomb….