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vendredi 2 septembre 2016

Raspoutine !


Il ne l’avait pas senti ni prédit…

Il s’était installé dans cette famille
Certainement un bon nid
Avait pensé le parasite
Le petit est malade
Profitons-en
La mère trop superstitieuse
 Profitons-en
Le père trop faible
 Profitons-en
Avait calculé le coucou malin…

Il ne l’avait pas senti ni prédit

Et l'homme de Dieu leur avait dit
Si je meurs, vous mourrez tous
Ne narguez pas le Ciel
En se signant
Plusieurs fois
Vous verrez…

Il ne l’avait pas senti ni prédit

Mais las depuis
Cette phrase prononcée
Le charlatan est pris à son propre piège
Le papillon se débat en vain…

Il ne l’avait pas senti ni prédit

Chacune de ses interventions
Guérit l’enfant
Chacune de ses prières revigore la mère
Chacun de ses prônes soutient le père…

Il ne l’avait pas senti ni prédit

Et chacune de ses nuits
Est hantée d’horribles cauchemars
La Mort plane sur la Sainte Russie
Dieu n’écoutera plus les prières
Ni n' agréera plus l’encens qui monte au ciel
Son courroux va tomber

Il ne l’avait pas senti ni prédit

Et plus le starets s’attache à eux et plus la malédiction est proche
Et plus il les aime plus il se déteste
Quand il se regarde dans le miroir
Il s’est maudit avec eux
Il partira avant eux
Les Romanov
Il le sait
Ils partiront
Après lui
C’est irrémédiable
Il a provoqué le Ciel
Il  les a condamnés
Et il s’est condamné
Bientôt la Mort 
Pour eux
Pour lui
Et  à  l'aube  il en pleure
 Toutes ses larmes
Encore

L'épée de Damoclès va tomber


Raspoutine !

jeudi 1 septembre 2016

Pardon Apollon !



Sous un laurier
Les feuilles jaunissent
Le long de l’année…

Mâche les cru Poète
M’ordonne Apollon
Et sèche les dans la main
Et éparpille-les  
Dans tes vers
Presse-toi !

Le fils de Latone
Aime les lactones…

Bof  moi j’aime mieux
Ma couronne de laurier
Toute verte
Cuite
Dans mon turbot
Pardon Apollon !

mardi 30 août 2016

La genèse de Louis PERGAUD - La Guerre des Boutons



Oh les jolis boutons !-s’exclame l’enfant en les triturant dans la boite au trésor familiale.

Pas touche mon fils ! Ils valent cher ! Ne les regarde que de loin,  certains  ont précieux ! Aussi précieux que des diamants ! Si tu es sage et si tu as de bonnes notes tu en auras !

Ils sont beaux ceux en porcelaine ! Tiens des aventurines et des esméraldas ! Génial des Jules Ferry -  s’émerveille l’enfant ! Aussi jolis que des Pokémons !

Des Pokémons ? - s’interroge la mère.

Cela doit être des sortes de netsuké certainement ?  Pas d’importance ! Bon je vais faire mes devoirs…

lundi 29 août 2016

Un secret de magicien…


Entre ses quatorze enfants et ses quatorze  commandes par semaine
Le vieil homme
Ne saurait plus donner de la tête
S’il n’avait pas un secret
Un secret – chut !-
Un secret de musicien.

Quand l’inspiration lui manque
Quand rien ne sort
De son clavecin
Alors
Il tire
De la portée
Un petit chaton
Un chaton mignon
Il le met sur le clavier
Ensuite
Et  détendu joue avec !


Entre ses quatorze enfants et ses quatorze  commandes par semaine
Le vieil homme
Ne saurait plus donner de la tête
S’il n’avait pas un secret
Un secret – chut !-
Un secret de musicien.

Et le chaton danse alors
Derrière une pelotte de laine rouge
Vif
Ou après les doigts du Maitre
Et il écoute les sons égrenés
Au hasard mathématique
Des pas
De la petite bête
Sur le clavier tempéré.
Et il transcrit la jolie mélodie …

Entre ses quatorze enfants et ses quatorze  commandes par semaine
Le vieil homme
Ne saurait plus donner de la tête
S’il n’avait pas un secret
Un secret – chut !-
Un secret de musicien.

Décidément
C’est le chaos dans cette famille
Plein d’enfants, plein de chats
Plein de notes de musique
L’on jase sur la famille Bach dans la petite ville saxonne
Sous les tilleuls et les ifs
Comment fait-il donc
Le Maitre de Chapelle
Pour tout faire ?

Entre ses quatorze enfants et ses quatorze  commandes par semaine
Le vieil homme
Ne saurait plus donner de la tête
S’il n’avait pas un secret
Un secret – chut !-
Un secret de musicien

Avec ses quatorze chatons

Bach 

Un secret de magicien…

jeudi 25 août 2016

γνῶθι σεαυτόν


Au temple d’Esculape
Les malades viennent consulter
Au temple d’Esculape
Ils viennent dormir
Et
Bienfaisant
Le dieu les guérit
Et les traite
Par des rêves et des songes
Au temple d’Esculape !

Et les Poètes
 Eux aussi 
Malades
Devant leurs ardoises de cire
Vides
Viennent consulter
Au temple d’Esculape
Et le dieu
Bienfaisant
-Il est le fils d'Apollon
Après tout !-
Inspire
Ces âmes tourmentées
Au temple d’Esculape
D’une Tragédie ou d’une satire
Ou de dithyrambes
Pour les guérir de leur mélancolie
Au temple d’Esculape !

Ce matin
Au temple d’Esculape
Un jeune homme pleure
Pleure
Un Poète
Le dieu
Ne lui a soufflé
Qu’une phrase inscrite sur son ardoise de cire
Un jeune homme  se lamente
Se lamente
Un Poète
Maudit Esculape
Adieu Postérité
Adieu Muse
Adieu…

Que des larmes au Temple  d’Esculape !

Et les prêtres le consolent
En vain
Et il part malheureux
Et il sera marchand
Et il sera riche....
Et de dépit  il abandonne son ardoise de cire
Qui  commence à fondre 
Déjà
Au soleil de Grèce
Au temple d’Esculape !

Un architecte
Passant par là
De visite lui aussi
Au temple d’Esculape
A ramassé l’ardoise
Et a lu le message


γνῶθι σεαυτόν


Chic

Justement je cherchais une inscription
A l’entrée de mon temple
En construction

Chic

Jeune homme reviens

Je t'achète ton ardoise en cire

Je veux connaître ton nom

Laisse le monde aux Dieux !

Le jeune homme ne s'est jamais retourné....



Poète sois patient avec Apollon

Parfois il est désespérant

 Connais-toi toi-même !

γνῶθι σεαυτόν

mercredi 24 août 2016

La Genèse du Grand Meaulnes



Au tableau
Monsieur Fournier !

Le verbe meaulner
A tous les temps et à toutes les personnes.

Je murmure
Tu murmures…

Je n’ai pas dit le verbe murmurer
J’ai dit le verbe meaulner
Pas le verbe murmurer !
Vous construisez vos châteaux dans la lune ?
Recommencez !

Je meaulne
Tu meaulnes…

Vous écrivez comment
Tu meaulnes ?

M-E-A-U-L-N-E- …. Moment d’hésitation

Vous vous croyez à l’optatif ou au futur ?

M-E-A-U-L-N-E- S (l'enfant crie sur la  dernière consonne)

S à la fin c’est bien
C’est bien retournez à votre place !
La prochaine fois je vous interroge sur le verbe grandir.
Et méfiez-vous du Bois de St Rémy…

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Quel horrible  rêve pense l’enfant réveillé, en fermant sa serviette pour la Rentrée…

mardi 23 août 2016

Sous les pruniers de Cadeuil


Sous les pruniers de Cadeuil

L’on y  mange Nietzsche
Ou des abricots de l’arbre voisin

Sous les pruniers de Cadeuil

L’on y ramasse des idées
Ou des miettes de pain

Sous les pruniers de Cadeuil

L’on y goute  le grain de midi
Ou le vert raisin

Sous les pruniers de Cadeuil

Le temps passe si vite
Dés le matin

Sous les pruniers de Cadeuil

Tout grandit si bien

Sous les pruniers de Cadeuil

Tout grandit trop bien

Ces arbres mâtins  
Grandissent trop vite

Et l’on   soupire
Le soir
A la nuit étoilée
A la pleine  Lune
Au brouillard salin

Sous les pruniers de Cadeuil

Tout parait brusquement blafard
Un jour
Ils
Vont mourir
Avant nous
Peut être
L’on songe toujours

 Sous les pruniers de Cadeuil

L’on récoltera
Leur bois mort
Que l’on brule
Avec des pines de pin
En hiver
Il ne restera  d’eux que des fantômes
Que l’on fait renaitre
Le temps d'un feu
Le temps d'une veillée
Le temps d’une Poésie

Le temps heureux

An die Freude
Sous les pruniers de Cadeuil !