Rechercher dans ce blog

dimanche 5 octobre 2025

Promesse

 Souviens t'en

Scout

Souviens toi !


L'étoffe douce du Baussant

Poussé par le vent taquin

Complice

Chatouillait mes genoux 

Couverts

Et je prononçais

Malgré le ciel gris

Ma Promesse


Souviens t'en 

Scout

Souviens toi !


Mes cheveux longs humides respiraient

Sans le béret

En ce matin blême

Les corbeaux 

Seuls rois de la plaine

Chahutaient

Vainement

Ma Promesse


Souviens t'en

Scout

Souviens toi !


La photo est bien abimée

Horions du Temps

Je me scrute

Suis-je le même?

Quarante ans déjà

Je me contemple

Dans une photo

Instant de Promesse

Toujours

Fixé

A jamais...


Souviens t'en

Scout

Souviens toi


Ah


Tout passe 

Tout file 

Tout file

Tout meurt


Nous vieillissons

inéluctablement


Le loup gris ne peut plus attraper de proie

Bientôt


Promesse


Mais aussi

Tout renait

Tout revient

Tout revit


Souviens t'en

Souviens toi


A l'aube

Avec la lune 

Avec les corbeaux qui croassent amis

Avec Apollon

Avec la Poésie

Se lève

Toujours

Au ciel limpide enfin

Au soleil victorieux


Ma Promesse 


Souviens t'en

Scout

Souviens toi !


jeudi 25 septembre 2025

Le Sabre d’Okame

 Titre : Le Sabre d’Okame

Roman d'Amélie Nothomb, publié en 2037 chez Albin Michel
Coauteurs: Yves-Denis Delaporte et Grok
Chapitre 1 : L’Appel d’Anvers
                  Le vent d’Anvers, piquant comme une gorgée de gueuze mal fermentée, me giflait les joues tandis que je longeais l’Escaut. À 70 ans, j’étais une Belge déracinée, une écrivaine dont le cœur battait au rythme des estampes d’Hokusai et des toiles de Rubens. Tokyo, ma seconde patrie, m’accueillait désormais la moitié de l’année, mais c’est à Anvers, dans une maison aux volets verts, que je reçus la lettre. Cachet vert et or, papier épais comme un paravent shinto : l’Académie française m’invitait à candidater pour le fauteuil 32, celui d’Yves-Denis Delaporte, mort dans des circonstances que la rumeur disait troubles.
             Yves-Denis Delaporte. Son nom évoquait un tableau de Brueghel, un banquet flamand interrompu par un corbeau. Je ne l’avais jamais lu, mais je savais qu’il avait occupé ce siège après Voltaire, Dumas fils, des ombres dont la grandeur pesait comme un kimono de cérémonie. Moi, Amélie Nothomb, sous la Coupole ? L’idée était aussi absurde qu’un samouraï buvant de la bière dans un estaminet. Pourtant, l’appel de l’Académie, tel un haïku maladroit, chatouillait mon orgueil.
             Je m’installai dans une brasserie près de la cathédrale Notre-Dame, où les vitraux projetaient des éclats dignes d’un temple de Kyoto. Une moule, symbole flamand, ornait ma serviette. Un vieil homme, au visage ridé comme un masque de nô, m’observa depuis le comptoir. « L’Académie, c’est un piège, » murmura-t-il, ses yeux brillant comme des lanternes japonaises. « Delaporte n’est pas mort de vieillesse. » Je frissonnai, pensant à une estampe d’Utagawa où un spectre hante un pont. Était-ce un avertissement ? Je commandai une gueuze, son aigreur me rappelant le goût du saké frelaté, et décidai de candidater. Par défi. Par dérision. Par soif de vérité.
Chapitre 2 : Le Crime sous la Coupole
             Paris, avril 2037. L’Académie française se dressait comme un sanctuaire shinto, austère et intimidant. J’avais revêtu un tailleur noir inspiré des hakamas des kendokas, orné d’une broche en forme de moule, clin d’œil à ma Flandre natale. Mon discours de candidature, écrit à l’encre de seiche sur papier washi, tissait un éloge de Voltaire et de Bashō, mêlant l’esprit des Lumières à la fugacité des cerisiers. Les académiciens, alignés comme des figurants d’un théâtre kabuki, m’écoutaient, leurs visages figés.
              Pierre de La Tour, un académicien au nom digne d’un tableau de Georges de La Tour, m’interrompit : « Votre style, Madame Nothomb, est trop… flamand. Trop nippon. L’Académie exige de la mesure. » Je souris, pensant aux chairs débordantes de Rubens. « La langue française, Monsieur, est une gaufre liégeoise : sucrée, mais prête à accueillir toutes les audaces. » Un rire étouffé parcourut l’assemblée. Une femme, au regard perçant comme une prêtresse shinto, hocha la tête. Étais-je en train de les séduire ?
            Ce soir-là, dans ma chambre d’hôtel, un colis m’attendait : une statuette d’Okame, déesse japonaise du rire, tenant un éventail orné de moules. Une note, écrite en kanji maladroits, disait : « Delaporte a été tué. Le fauteuil est maudit. » Mon cœur s’accéléra. Yves-Denis Delaporte, assassiné ? La rumeur prenait corps. Je pensai à une peinture flamande, une vanité où un crâne ricane sous un bouquet fané. Qui avait intérêt à m’effrayer ? Je caressai la statuette, son sourire moqueur me défiant de continuer.
Le lendemain, dans les couloirs de l’Académie, j’appris la vérité : Delaporte avait été retrouvé mort dans son bureau, une dague japonaise plantée dans le cœur. La police avait conclu à un suicide, mais les murmures parlaient d’un crime. Une académicienne, Claire de Montaigne, une femme aux airs de geisha vieillie, me glissa : « Méfiez-vous, Amélie-san. Ce fauteuil attire les ombres. » Son « san » sonnait comme un avertissement.
Chapitre 3 : L’Élection
             Le jour du vote, l’Académie vibrait d’une tension digne d’un duel de samouraïs. J’attendais dans une antichambre, buvant un thé matcha dont l’amertume évoquait mes doutes. Mon père, diplomate belge au Japon, m’avait appris que l’honneur est une lame à double tranchant. Étais-je prête à m’asseoir sur un fauteuil taché de sang ? La statuette d’Okame, que j’avais apportée, semblait me narguer.
             Les résultats tombèrent : 20 voix pour, 12 contre, 8 abstentions. J’étais élue. Les académiciens m’entourèrent, leurs épées scintillant comme des katanas sous les lustres. Claire de Montaigne me tendit une coupe de champagne, son sourire aussi ambigu qu’une estampe d’Utamaro. « Vous voilà immortelle, » dit-elle. Je pensai à une fresque de Pieter de Hooch : une femme seule dans une pièce, éclairée par une lumière incertaine. Étais-je libre ou prisonnière ?
              En m’asseyant sur le fauteuil 32, je sentis un frisson. Une odeur de saké éventé flottait, comme si l’esprit de Delaporte rôdait encore. Ce soir-là, je reçus un second colis : un éventail en papier, orné d’un motif de mouettes, symbole de l’Escaut et de la mer du Japon. À l’intérieur, un message : « L’assassin est parmi eux. Cherchez la plume. » Je compris que le meurtrier était un académicien. Mais qui ? Pierre de La Tour, avec son air hautain ? Claire de Montaigne, trop parfaite dans son rôle de geisha ? Ou un autre, tapi dans l’ombre ?
Chapitre 4 : La Vérité d’Okame
                   Le jour de ma réception sous la Coupole, je portais une robe inspirée des kimonos de l’ère Heian, ornée de mouettes et de vagues. Mon discours, un éloge de Delaporte, était un piège. J’y glissai des indices sur son assassinat, parlant de « plumes trempées dans l’encre du crime » et de « sabres déguisés en mots. » Les académiciens applaudirent, mais je vis Pierre de La Tour blêmir. Claire de Montaigne, elle, fixait son éventail, identique à celui que j’avais reçu.
               Après la cérémonie, je suivis Claire dans les couloirs de l’Académie. Elle s’arrêta dans une salle obscure, où trônait un portrait de Delaporte. « Vous savez, n’est-ce pas ? » murmura-t-elle. Je brandis l’éventail. « C’est vous, Claire. Vous avez tué Delaporte. » Elle éclata de rire, un rire de kabuki, à la fois tragique et grotesque. « Il voulait me détruire, Amélie-san. Il connaissait mon secret : un plagiat, vieux de trente ans, qui aurait ruiné ma carrière. »
                Elle sortit une plume d’oie de son sac, tachée d’encre rouge. « C’est avec ceci que j’ai guidé la dague, » avoua-t-elle. « Une plume, si innocente, mais si précise. » Je reculai, pensant à une estampe où un spectre brandit une lame. « Pourquoi m’avoir attirée ici ? » demandai-je. « Parce que vous êtes comme moi, » répondit-elle. « Une étrangère dans ce monde. Je voulais vous prévenir. » Elle s’effondra, pleurant, comme une héroïne de nô.
            Je ne la dénonçai pas. Claire disparut le lendemain, laissant une lettre où elle confessait tout. L’Académie étouffa l’affaire, fidèle à ses silences. Mon épée, forgée à Osaka avec une garde en forme de moule, reposait sur mon bureau à Tokyo. Je bus un saké, regardant les cerisiers défleuris. Le fauteuil 32 était à moi, mais il portait l’ombre d’Okame, déesse du rire et des secrets.

mercredi 24 septembre 2025

Ode au logement de fonction

Toujours

A midi

Trainant

En robe de chambre

Pourpre 

Paresseux Poète

Prends la clef 

Arc-en-ciel

Devant toi

Prends ton baluchon

Et quelques restes

Habille toi

Poète à la retraite

Couleuvre

Prends la clef de sol ou de la 

De ton logement de fonction 


Je te le fais visiter !


- Bof, Apollon

Dieu bourreau

Ton logement 

De fonction

Je n'en veux pas

Sans eau chaude

Eventé à tous les vents 

Sans toit

Pas de fenêtres

Ni de lucarnes

Que des ruines 

Au soleil de septembre

Qu'un squelette de dragon

Embrumé

Que du brouillard  rosé

Tes mirages orange

Je n'en veux pas !


Tsss Poète malcontent et malpeigné

Cesse de chouiner et de geindre

Eternel

Pleurnicheur 

Regrettant 

Les logements de fonction de jadis

Ton nouveau logement de fonction

Sous la neige candide

Ton palais splendide

Ton logement de fonction 

Magnifique

Brille au soleil équinoxial 

Gratuit

Sur le Mont Parnasse.

Honore ta fonction, rêve le, je te le fais visiter

En

Ce matin blême.

Et n'oublie pas ta couronne de lauriers !


- J'arrive Apollon ! 

Ma lyre sonne déjà 

L'Ode au logement de fonction.


jeudi 18 septembre 2025

Nonchalant

Philosophe
Apollon
Est un batteur
Nonchalant

A mes airs
A la quatorzième fois

Parfois il bat la musique
Parfois il bat la campagne
Parfois il bat son chat

Philosophe
Apollon
Est un batteur
Nonchalant

Un peu trop
Nonchalant.

vendredi 12 septembre 2025

Décalcomanies

 Automnaux

 

Orange, verts et jaunes 

 

 

Les petits drapeaux

 

Sur le balcon


Volent

 

Au vent

 

Hagards 

 

 

Et s'effacent

 

Lentement 

 

Dans mon sommeil 

 

                            Au ciel bleu pétrole des décalcomanies.


     

dimanche 7 septembre 2025

Jan Van Eyck

 Dans l'ombre 

J'en éclaire mon monde

Dans la lumière

J'en éclaire mon univers


A Gand

Ou 

A Bruges


J'en éclaire le chemin

Dans les pas de l'agneau 

Mystique

J'en éclaire le sang


A Gand

Ou 

A Bruges


Jamais las

Pérégrinant

Avec mon frère 


J'en éclaire les cités

Et les campagnes


Dans une lumière sans soleil

Et sans lune


J'en éclaire le sens

De rébus 

Et 

De mystères

Que seul toi

Tu peux comprendre

Lecteur attentif


A Gand

Ou 

A Bruges


Moi

Jan Van Eyck


J'en éclaire la Vie 

Et la Mort


Dans la gloire 

De

L'oeil de Dieu


A Gand

Ou 

A Bruges.


mercredi 3 septembre 2025

Mauve clapotis

 Mauve clapotis

Évanescent
Silence

Plus un son !

Dans son canot
Bonnie Charlie
Dans l'aube rose
Concorde
Nous revient enfin... instable

Le Prince
Endormi
Balancé
Dort

L'aurore
Paresseuse se lève
Lentement

Trève

Encore
Espoir et espérance
Ce soir
Sur l'île de Skye🌹